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Média : Pourquoi des journalistes de Guadeloupe la 1ère font-ils le (bad) buzz ?

Danik Zandwonis.

Média : Pourquoi des journalistes de Guadeloupe La 1ère font-ils le (bad) buzz ?

4/5

Danican, Pincemail, Ponet, Rayapin, Schimpling, tous de Guadeloupe la 1ère et ils font tous depuis quelques temps et pour des raisons diverses « la une » des Réseaux Sociaux et sont donc dans l’actu. Pourquoi les journalistes du média officiel de l’Etat colonial retiennent-ils autant l’attention ? Focus

En Janvier 2021 on s’en souvient Claude Danican journaliste politique à la Radio d’Etat avait été visé par l’ouverture d’une information judiciaire. Il était alors soupçonné de “corruption passive”. Pendant quelques semaines, C. Danican avait même été écarté de l’antenne. Dans la foulée, la Directrice de Guadeloupe la 1ère, de l’époque la Guyanaise Nadine Felix avait dû brutalement quitter son poste pour des raisons qui n’ont jamais vraiment été élucidées. Depuis Paris, où elle dirige ce qu’on appelle le « Pole Outremer » des médias du pouvoir français, Sylvie Gengoul avait en fait choisi de « virer » Nadine Felix qu’elle avait installée 2 ans auparavant.

Claude Danican, lui n’a jamais caché – depuis des années – être très proche de la mouvance de la fédération du PS Guadeloupe. En fait, Danican avait été injustement mis en cause par un adversaire politique d’Eric Jalton, mais la procédure judiciaire n’a rien donné. Danican est sorti indemne et il a pu ensuite retrouver son poste de « journaliste politique ».

Gilbert Pincemail lui aussi journaliste politique, est depuis quelques semaines dans la tourmente. Des médias français (Le Canard enchaîné, Le Monde, le site « Blast »…) ont tous révélé que Gilbert Pincemail avait dans – le cadre de la campagne d’Ary Chalus – perçu en 2015 près de 22000 euros pour une « collaboration extérieure ». C’est le dépassement du compte de campagne du Président de Région de 2015, qui a mis en lumière les 3 chèques reçus par Pincemail… chèques émis par une « association » proche de Chalus.

Ainsi donc le 28 février dernier, Pincemail qui présente du lundi au jeudi l’édition matinale de Guadeloupe la 1ère Radio, annonce que le Président de Région, devra le 30 mars prochain s’expliquer au tribunal sur son compte de campagne. Ronan Ponet, qui est lui le « spécialiste » des affaires judiciaires à Guadeloupe la 1ère, sort lui aussi l’info, et précise sans indiquer l’identité du journaliste que c’est ce dernier qui a perçu les 22000 euros. Depuis, G. Pincemail s’est lui-même provisoirement mis en retrait de la présentation des « matinales », mais reste présent à la rédaction de Guadeloupe la 1ère. La question qui se pose est celle de savoir si un journaliste du service public peut durant une campagne électorale réaliser des « collaborations extérieures » ? Le Problème a été posé par le Syndicat National (français) des Journalistes à la direction de France TV et un début de réponse a été donné en 2013 : “…Globablement, la direction autorise la plupart des collaborations extérieures. Par exemple, intervenir dans une école de journalisme, ça ne pose aucun problème. En revanche, aller bosser pour une fédération, ou faire la communication d’une marque, ça, ça passe beaucoup moins..”

De plus, ces « collaborations extérieures » nécessitent en amont un avis de la Direction du média et s’accompagnent d’un congé sabbatique pour la période considérée. Si toutes ces conditions préalables sont réunies Gilbert Pincemail ne risque pas d’être vraiment inquiété… Mais si au contraire rien n’a été négocié, l’affaire pourrait se corser et ses confrères Ponet et Schimpling s’en donneront à coeur joie. Car en interne à Guadeloupe la 1ère ça se déchire parfois…

Venons au cas de Ronan Ponet, ce journaliste franco-français proche de la retraite, installé depuis quelques années en Guadeloupe a lui aussi été épinglé. Lors de la campagne des régionales 2022 ; Il a été mis en cause, puis mis à pied et même menacé d’être licencié pour avoir sur un compte facebook traité de « menteuse corrompue » l’ex-maire de Basse-Terre, Marie Luce Penchard (MLP). Rien d’étonnant, car R. Ponet a toujours été à la « pointe de l’info », quand il s’est agi de révéler toutes les  « affaires » qui ont concerné feue Lucette Michaux Chevry et la mandature MLP à la ville de Basse-Terre. Curieusement, quand Ponet a été ciblé par la direction de Guadeloupe la 1ère et sur le point d’être radié des effectifs de France Télévision, on a vu le sénateur socialiste Victorin Lurel est monté au créneau pour le soutenir. Faut-il dès lors penser que Ponet, soit lui aussi un proche du PS ? Mais le licenciement de Ponet est toujours dans l’air.

Eric Rayapin, encore un journaliste politique et même davantage, car c’est un homme politique.

En effet en 2008, il s’est présenté sans succès aux élections municipales de Saint-François. Quelque temps après sa cuisante défaite, Il reprend son job à Guadeloupe la 1ère, où il anime régulièrement les émissions politiques. Visiblement cet “alé vini” de RAYAPIN, n’a causé aucune “émotion” particulière dans le microcosme médiatico-politique.

Rayapin qui était parti en mission à Reunion la 1ère vient d’être “jeté” par ses propres confrères qui lui reprochent semble-t-il sa méthode de management. Sa mission, à la Réunion la 1ère n’aura pas duré 2 mois.

On s’aperçoit que ces journalistes politiques du service public en Guadeloupe, sont souvent de près ou de loin en ”contact” avec la classe politique ? Est-ce un délit ? Est-ce particulier à la Guadeloupe ? En France les exemples sont légion. Qu’on se souvienne de Christine Ockrent épouse d’un ministre ou d’Anne Sinclair vedette de TFI ex épouse de l’incroyable DSK ou de la brève romance entre Sarkozy et Laurence Ferrari.

Donc ces liaisons (parfois) dangereuses et troubles entre journalistes/médias et hommes politiques sont pourtant hélas aujourd’hui presque banalisées. En Guadeloupe, les différents présidents de Région ont tous à leur manière “soutenu” des médias guadeloupéens (LMC pour ETV, Sept Mag”, A1 TV ). Victorin Lurel, juste avant qu’il ne perde l’élection de 2015 n’a-t-il pas aidé à la création d’une chaîne de télévision qui s’est brièvement appelée Karukera TV (KTV) ? Pendant le pandémie, Chalus avait même initié une étude sur l’état de notre presse, une aide avait été accordée aux médias mais les questions de fond sont restées en suspens…

Question : ces rapports de “grande proximité” entre Médias/journalistes et politiques polluent-ils la fiabilité de l’information diffusée aux Guadeloupéens ? La réponse est contenue dans la question.

Ainsi Eric Shimpling (lui aussi à Guadeloupe La 1ère) journaliste franco-français résident et qui se donne des postures de ”journaliste d’investigation” n’est en fait que l’un des porte-voix du pouvoir colonial avec lequel il est très connecté. On notera ainsi que ”Shimpling – l’investigateur” semble préférer mettre à la une les ”affaires” concernant les Guadeloupéens au détriment de celles des franco-français pour lesquels il est plutôt taiseux.

Autant dire que les “Assises de la Presse” qui se préparent seront sans doute l’occasion de revoir et d’analyser en profondeur tout le paysage médiatique guadeloupéen : ki védi ni bon bwa dèyè !

Danik Ibraheem Zandwonis

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