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Haïti, être solidaire (II)

HAITI ETRE SOLIDAIRE

Haiti, être solidaire

4/5

Jacques Bangou ,Ancien maire de Pointe-à-Pitre, Vice-Président Communautaire, Président du Parti Progressiste Démocratique Guadeloupéen

Pawol Lib (Libre Propos) est une nouvelle rubrique de CCN. Notre rédaction propose donc à tous les progressistes qui le souhaitent un espace de communication, une tribune dont le but principal est de porter une contribution au débat d’idées qui fait cruellement défaut dans notre pays. Les points de vue exprimés dans « Pawol Iib » n’engageront pas nécessairement la ligne éditoriale de CCN mais il nous semble indispensable que les intellectuels, la société civile aient la possibilité de pouvoir très librement opiner dans nos colonnes.

Vous avez été quelques-uns à me faire des retours de ma précédente note d’actualité et de solidarité à l’égard d’Haïti et de son peuple. Je vous propose de continuer à partager une actualité brûlante et construire une solidarité sans faille.

Les faits récents ont montré la pertinence des informations portées à ma connaissance par mes amis haïtiens sur la situation politique de leur pays.

  • D’abord l’impopularité d’Ariel Henry dont le maintien à la tête du gouvernement sans légitimité, sans contrôle et sous le règne duquel la circulation des armes et le développement des gangs a pris la démesure que l’on connait. Parti au Nigeria arracher une intervention militaire, il n’a jamais pu renter en Haïti. Les gangs contrôlant l’aéroport, la république Dominicaine interdisant son atterrissage et déroutant son avion vers Porto Rico. Les pays de la Caraïbe, via le CARICOM, se réunissant aussitôt en Jamaïque pour obtenir et signifier au monde sa démission.
  • Ensuite la connaissance du Groupe dit du Montana et de l’action de celui-ci depuis plusieurs années pour réfléchir et porter des solutions venant des Haïtiens eux-mêmes afin de sortir leur pays de la crise. Ils ont été en effet au centre des débats amorcé par le CARICOM pour définir à la fois la désignation d’une équipe de transition, sa durée, sa composition, mais aussi de la recomposition d’une armature judiciaire, et les étapes à franchir pour arriver à un fonctionnement démocratique.

Prenons le temps de lire leurs propositions :

– un nouveau pouvoir de transition à deux têtes (Président et Premier Ministre) d’une durée de 18 à 24 mois, incluant entre autres :

– un nouveau Conseil National de Transition de 5 membres chargé de désigner le Président de la transition ;

-un nouveau Premier Ministre à la tête d’un gouvernement d’unité de sauvetage national ;

– un organe de contrôle de l’action gouvernementale ;

un système judiciaire fonctionnel,

Et pour plus de détails voilà les points principaux points de la nouvelle transition tels que rapportés par “Haïti Libre” :

« […]

I- Mission principale du nouveau pouvoir de transition :

  • Il est impératif que le changement de Gouvernement rétablisse l’ordre institutionnel, sur une base consensuelle, transitionnelle, inclusive et dans l’esprit de la Constitution de 1987, par :

– La remise en fonctionnement du système judiciaire ;

– La création d’une instance de contrôle de la transition en l’absence du parlement ;

– Le retour à un pouvoir exécutif bicéphale.

Il s’agit, pour sortir le pays de cet effondrement institutionnel, sécuritaire, économique et social, d’organiser un gouvernement de sauvetage national jouissant d’un large consensus pour mener une politique non partisane susceptible de mettre tous les acteurs en confiance dans la perspective de compétitions électorales équitables, acceptables par tous.

  • La mission fondamentale du Gouvernement pendant la période de transition est de :

– Négocier avec l’international les conditions d’un soutien efficace aux forces de sécurité haïtiennes, dans le strict respect de la souveraineté nationale, avec le souci d’éviter que le pays ne sombre dans une nouvelle catastrophe d’intervention militaire ;

– Rétablir et assainir les institutions effondrées de l’État et mettre en œuvre les réformes transitionnelles nécessaires pour le bon fonctionnement des institutions républicaines et le respect des droits fondamentaux de la population ;

– Rétablir les conditions de sécurité publique pour une reprise de la vie et le rétablissement de la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national ;

– Organiser une Conférence Nationale dans l’agenda de laquelle la question constitutionnelle et le système des partis politiques seront traités de manière prioritaire ;

– Mettre en place un Conseil Électoral Provisoire, s’assurer de la révision du système électoral et organiser des élections générales pour renouveler le personnel politique ;

Renforcer les institutions étatiques de lutte contre la corruption et l’impunité et jeter les bases pour la tenue de procès contre les auteurs de crimes financiers et de crimes de sang ;

– Prendre des mesures exceptionnelles pour relancer l’économie, combattre l’insécurité alimentaire, les épidémies, organiser le rattrapage scolaire des enfants privés de scolarité au cours des trois dernières années, relancer la vie sociale et culturelle. Ces mesures seront détaillées dans une feuille de route ;

– Créer une commission Justice et Vérité à des fins de mémoire et de réparations.

Du dialogue politique entamé depuis plus de deux années entre les parties haïtiennes autour de la résolution de la crise, il se dégage la nécessité de rétablir un Exécutif bicéphale à la tête de l’État et de mettre en place une Gouvernance inclusive de Sauvetage National, composé de personnalités non partisanes, honnêtes et compétentes choisies de manière consensuelle par les parties prenantes de l’accord de consensus politique en consultation avec d’autres entités de la société civile, selon des critères objectifs en lien avec la feuille de route validée.

Cette gouvernance comprendra :

– Un(e) nouveau Premier Ministre ;

– Un Gouvernement inclusif d’unité et de sauvetage national, non-partisan ;

– Un Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale composé de x membres (nombre à arrêter consensuellement) ;

– Un système judiciaire fonctionnel avec des organes mandatés pour la durée de la Transition.

II- Mécanismes pour la mise en place du nouveau pouvoir de transition :

Les parties prenantes constatant la démission du Gouvernement en place signent un accord de consensus politique national, qui prend en compte les mécanismes de remplacement du gouvernement démissionnaire et de mise en place de la nouvelle gouvernance du pays avec une feuille de route et un calendrier précis de la Transition.

Le Premier Ministre de facto démissionnaire et son équipe organisent avec l’équipe de transition la passation du pouvoir.

Un Conseil National de Transition (présidence collégiale) de 5 membres consensuelle ment constitué est installé. Ce conseil est formé selon les critères de sélection et le mode de fonctionnement qui auront été définis dans le Consensus politique national. Il est composé de personnalités désignées comme suit :

  1. Un membre par le secteur privé institutionnel ;
  2. Un membre par la Diaspora ;
  3. Un membre par l’Accord du 21 décembre ;
  4. Un membre par les forces politiques signataires de la Déclaration de Kingston ;
  5. Un membre par l’Accord de Montana.

Les membres de ce Conseil choisissent entre elles/eux, la personnalité qui fera office de Président de la Transition.

Afin de garantir que le Gouvernement de sauvetage national, non partisan d’intérêts particuliers, est constitué dans un cadre éthique, consensuel et inclusif, les parties prenantes du Consensus politique national procèdent à la formation d’un Comité Impartial de Pré-Sélection (CIPS) ne dépassant pas sept (7) membres de la société civile, en vue du choix des membres des autres organes de la Transition, à savoir le ou la Chef de Gouvernement, le Cabinet ministériel, l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale.

Les membres du CIPS sont issus principalement :

– des organismes de lutte contre la corruption ;

– des organisations de défense des droits humains ;

– des organisations de défense des droits des femmes ;

– des organisations paysannes ;

– de l’Université d’État d’Haïti (UEH) ;

– de la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH) ;

– de l’Ordre des Comptables Professionnels Agréés d’Haïti (OCPAH).

En coordination, les parties prenantes du consensus politique national constituent, sur la base de critères en lien avec la mission du nouveau pouvoir, une liste de cadres techniques et politiques.

Le CIPS procède à la vérification de conformité aux critères, assure l’analyse du passé des personnes soumises par les parties prenantes pour le poste de Premier Ministre et retient une liste de trois (3) noms. Ce comité procède à la publication pendant 3 jours des noms des personnalités retenues puis soumet la liste non contestée au Conseil National de Transition pour la nomination officielle du Premier ou de la Première Ministre.

Après la nomination du ou de la Chef(fe) de Gouvernement, le Comité impartial transmet au Conseil National de Transition et au Premier ou à la Première Ministre nommé(e) la liste des personnes présélectionnées, selon la même procédure, devant constituer le Cabinet ministériel, en consultation avec les deux entités.

Le Comité impartial de présélection applique la même procédure pour le choix des membres de l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale.

III – Durée de la Transition : La Transition prend fin dans un délai de 18 à 24 mois avec l’installation d’un Président(e), d’un Parlement et des organes de gestion des collectivités territoriales issus d’élections libres, honnêtes, transparentes et démocratiques. »

On le voit, contrairement à l’opinion véhiculée et souvent incomplète, le peuple Haïtien est debout et travaille en conscience. Il existe des intellectuels, des artistes, des femmes et des hommes du tissu économique qui sont mobilisés. Sans puissance militaire, sans armes, mais pas sans pouvoir.

Plus que jamais l’existence d’une opinion publique extérieure doit se constituer pour aider les combats politiques à l’intérieur du territoire haïtien.

En relayant cette note vous aiderez à ouvrir le débat

          N’hésitez pas, soyez solidaires

JB

1 réflexion sur “Haïti, être solidaire (II)”

  1. Merci Jacques, pour ce compte-rendu très exhaustif et éclairant
    de la situation en République d’Haïti.
    Amitiés,
    Jean SAHAI
    Nantes

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