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Guadeloupe. Violences et harcelèments : les femmes peuvent-elles rompre le silence ?

Guadeloupe. Violences et harcèlements : les femmes peuvent-elles rompre le silence ?

Guadeloupe. Violences et harcèlements : les femmes peuvent-elles rompre le silence ?

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C’est une Afro- américaine Tarana Burke qui lance la première le mouvement #me too, c’était en 2007. Dix ans plus tard avec le procès du producteur américain Harvey Weinstein accusé de viols, les femmes sexuellement agressées décident de rompre la chape de plomb. Depuis un peu partout dans le monde, le mouvement #me too s’est propagé et a libéré la parole permettant ainsi à de nombreuses femmes d’exprimer judiciairement et médiatiquement toutes leurs souffrances.

En Guadeloupe le silence est total. Faut-il croire que les femmes de notre pays sont toutes heureuses et n’ont donc rien à dénoncer ? Dans une étude faite par l’INED en 2019, on notait que 53% Guadeloupéennes avaient subi des violences ou du harcèlement en public. Autre chiffre concernant la Guadeloupe une femme sur vingt est victime de harcèlement sexuel au travail, principalement de ses collègues“, soit 4% des femmes ; Il faut ici se souvenir de l’affaire Ingrid Senat, (2018/19) L’ex journaliste de RCI avait rompu le silence pour dénoncer les harcèlements de 2 de ses confrères. Après de nombreux rebondissements judiciaires, cette affaire n’a pas vraiment bénéficié à Ingrid Sénat, qui n’a jamais pu être réintégrée à son poste. “ En effet, le groupe Radio Caraïbes International était condamné pour n’avoir pas protégé Ingrid Sénat, d’un harcèlement moral et sexuel. Deux mois après cette condamnation, la journaliste a été licenciée pour faute grave pour “ harcèlement moral et insubordination”. De son côté, L’ancien DG de RCI José Anelka avait déclaré : puisque vous voulez savoir, Madame Sénat est la seule journaliste qui se fait prendre sur les bords des tables à la rédaction. Vous pouvez le dire” Plainte a été déposée pour ces propos, l’affaire est pendante.

L’exemple d’Ingrid Sénat, a clairement, montré que dans le contexte particulier de la Guadeloupe, la plainte pour harcèlement sexuel ou moral subit par une femme dans le cadre de son travail peut ne pas lui être favorable.

Faut-il alors penser que les guadeloupéennes craignent de dénoncer les violences dont elles sont l’objet ?

Pourtant les femmes ont joué un rôle important dans notre roman national. Solitude mais aussi Marthe Rose Toto la compagne de Delgrès, la négresse Gertrude ont laissé leur empreinte en tant que femmes combattantes.

Au 20ème siècle, Gerty Archimède, première avocate fondatrice de L’Union des Femmes de la Guadeloupe (UFG) et toutes ces femmes politiques qui ont très tôt occupé des fonctions de 1er plan ont marqué l’histoire. C’était hier.

En 2024, du fait de la précarité galopante, la situation guadeloupéenne s’est considérablement dégradée.

Oui il existe bien de femmes chefs d’entreprises, élues, fonctionnaires dans les collectivités ou de l’État mais c’est l’arbre qui cache la forêt.

Car la réalité sociale est toute autre. On le sait, la majorité des allocataires de la CAF et du RSA sont des femmes souvent jeunes. Toutes n’ont pas la possibilité “d’arracher ” un job sans être obligé de passer par le” canapé” du futur employeur voire du responsable politique… Le silence est alors la règle.

On comprend alors pourquoi ces femmes au chômage ou en difficulté sociale ne peuvent pas (encore) libérer leur parole. Les violences sexuelles, le harcèlement, les souffrances sur le lieu du travail sont encore rarement dénoncées. Mais notre société évolue. Tôt ou tard avec ou sans #me too le moment est venu pour que les choses soient dites et elles le seront. Car la femme qui fut jadis le “potomitan” de la société, doit nécessairement retrouver la place qui est la sienne. Les psychologues, les coaches et sociologues doivent activement contribuer à aider les Guadeloupéennes qui en ont grand besoin, à briser le plafond de verre et le mur du silence. Car dans le combat contre le colonialisme français, nos femmes dignes et respectées ont vraiment leur place.

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