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Guadeloupe. Le temps des surettes… n’est pas fini !

Guadeloupe. Cinéma. Le temps des surettes …n’est pas fini !

Guadeloupe. Cinéma. Le temps des surettes …n’est pas fini !

4/5

Lamentin. Jeudi 7 mars 2024. CCN. Pour cette avant-première, l’auditorium bien rempli de la médiathèque du Lamentin accueillait les 3 courts métrages documentaires “Le temps des surettes est fini » de Barbara Olivier-Zandronis (BOZ). Il en reste encore 2 à réaliser pour constituer et boucler la série.

Ce titre si énigmatique, à double entendement est hautement symbolique. Il signifie à la fois le goût qu’on prête à ces fruits et en même temps, le mépris qu’on leur porte. Ce temps est-il réellement fini ? La femme ne reste-t-elle pas encore une éternelle seconde ? C’est bien ce qu’on a pu comprendre à l’écoute des réactions et témoignages de la salle, suite au film. Ils faisaient référence au colorisme et à toutes les dérives sexuelles qui ont encore cours en 2024.

BOZ a su capter l’essence même des parcours compliqués de la Guadeloupéenne Jessica Galanth, de la Martiniquaise Elmina Montlouis-Calixte et de l’Haïtienne Rosemonde Pierre-Louis.

Elles ont pour point commun leur passé, leur enfance et adolescence âpres et chaotiques, une situation qu’elles refusent pour leur progéniture.

Elmina fut marquée par son combat contre la précarité. Enfant, elle a connu une grande misère sociale et affective qui fut accompagnée d’un viol. Le fatum ne l’a pas fracassée, aujourd’hui, elle est épanouie et respire le bien-être qu’elle manifeste en compagnie de ses enfants

Jessica, elle, s’est battue une grande partie de sa vie contre le colorisme, ce qui eut un fort impact sur son existence. Alors qu’elle fréquentait le collège, elle se rendit compte qu’elle était plus foncée que ses camarades et qu’elle ne plaisait pas aux garçons. Cet état lui donna de gros complexes mais depuis, elle a fait du chemin, s’accepte telle qu’elle est et aide même d’autres femmes -au travers de cercles féminins- à reprendre le dessus.

JESSICA : Guadeloupe. Cinéma. Le temps des surettes …n’est pas fini !

Rose, l’entrepreneuse, responsable d’une agence de communication, fut agressée sexuellement à l’âge de 6 ans en Haïti puis à 10 et 12 ans. Jeune, elle quitta son pays avec ses parents pour s’installer à Paris, à la Goutte d’Or, un quartier mal famé. De tous ces traumatismes, elle en a tiré une force incroyable, une volonté de réussir qui la portèrent au sommet.

ROSEMONDE : Guadeloupe. Cinéma. Le temps des surettes …n’est pas fini !

Le visionnage de ces films a eu l’effet de coup de poing, on en sort sonné(e) tout en étant admiratif(ve). Car quelle détermination, quel courage pour affronter ces difficultés souvent traumatisantes !

Barbara Olivier Zandronis a su capter de façon subtile la substance, l’histoire de ces femmes afro-descendantes. Elles ont toutes connu un parcours difficile mais ont su vaincre les obstacles, surmonter leur traumatisme et avancer franchement. Toutefois, restent-elles encore marquées par les blessures transgénérationnelles et cherchent-elles à s’en émanciper ? Pas sûr !

BOZ pose sur ces femmes un regard mélioratif plein de tendresse, de générosité et de bienveillance. Puisse leur témoignage en entrainer d’autres de femmes qui oseront peut-être avouer ce qu’elles ont subi. Surtout que ces propos en aident à évoluer, à lever la tête, à se battre et être conquérantes !

La soirée se termina par un débat entre Patricia Braflan Trobo (sociologue), Stéphanie Melyon-Reinette(sociologue), Gennifer Louise « Gny » (psychologue clinicienne) mené par Henri Santenac, il fut d’une très haute volée, les questions étant à la hauteur du niveau des films. Il s’est agi d’analyser entre autres les « blessures transgénérationnelles », l’aliénation (nous gardons le maître blanc dans notre tête), le rôle des mères et des parents en général dans l’éducation des enfants. Les réponses furent profondes, documentées et satisfaisantes.

Une bonne soirée pleine d’enseignements !

1 réflexion sur “Guadeloupe. Le temps des surettes… n’est pas fini !”

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