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Guadeloupe. Ciné-Festival. Pourquoi la propagande néo-colonialiste s'est-elle invitée à la 1ère du NRFF ?

Blind Ambition à la 1ère du Festival NRFF
4/5

Les Abymes. Vendredi 31 mars 2023. CCN. L’édition du Festival Nouveaux Regards (NRFF) a très mal débuté. Nous avons hélas eu droit, pour la cérémonie d’ouverture à la diffusion d’un documentaire Sud-Africain “Blind Ambition” que l’on peut qualifier sans nul doute de film de propagande néo-colonialiste. De façon visible la finalité essentielle de ce film est de redorer l’image des Afrikaners (blancs d’Afrique du Sud) très présents dans ce documentaire. L’an dernier lors de l’ouverture de la 5é édition de NRFF, c’était déjà un documentaire lui aussi réalisé par une caucasienne qui s’intéressait à des afro-descendants installés au Pays-Bas. Un décryptage s’impose pour comprendre tous les messages orientés avec des marqueurs grossiers tout droit issus de l’époque coloniale africaine.

Les réalisateurs Robert Coe et Warwick Ross (2 caucasiens) nous racontent l’histoire de manière très paternaliste de quatre jeunes immigrés zimbabwéens exilés en Afrique du sud et formés sur le tas à l’œnologie en Afrique du Sud, pour participer à un championnat du monde de dégustation qui se tient en France.

Les réalisateurs Robert Coe et Warwick WossLes cinéastes ont pris le parti de nous proposer tout au long de leur film le regard des afrikaners avec des marqueurs dignes de la grande époque coloniale et de l’apartheid. Un pasteur lui aussi afrikaner recueillant ces pauvres immigrés noirs dans son église. Le décor est désormais planté.

L’histoire qui se déroule (et ce n’est pas un hasard) dans le milieu afrikaner bourgeois est de plus une pub indécente et sorte d’incitation à la consommation des vins européens.

Ce film, nous l’avons dit, est un outil (on zouti filé) de la propagande néo coloniale au 21e siècle. En effet au travers du traitement de ces 4 “pauvres” personnages immigrés, on comprend images à l’appui comment s’opère le processus colonial d’aliénation culturelle.

Il ne fait que renforcer tous les clichés coloniaux du bon, sauveur blanc venant à l’aide de des peuples africains noirs.

Il est important de comprendre les messages orientés et images distillés subtilement digne des meilleurs films de propagande à l’époque de l’apartheid sud-africain. Il est nécessaire d’en rappeler le contexte géopolitique 

Le Zimbabwe (ex Rhodésie) pays voisin de l’Afrique du Sud, à l’époque de la colonisation britannique a été l’une des dernières colonies européennes en Afrique. En 1980, le pays se libère et accède enfin à l’indépendance et reprend par là même son nom africain ZIMBABWÉ. En avril de la même année, Bob Marley invité à la fête de l’indépendance célèbre chantera avec raison dans sa célèbre chanson, “Zimbabwe que “Every man, gotta right to decide own destiny…” (Tout homme a le droit de décider de son destin)

Par la suite, le Zimbabwé poursuit sa politique anticoloniale et exproprie les colons blancs pour mettre en place une réforme agraire.

Ce pays vit depuis sous les sanctions des États-Unis et des Européens. Ce qui engendra une crise économique et financière en 2008 avec une immigration massive vers l’Afrique du Sud.

C’est dans ce contexte que les cinéastes ont décidé de planter leur décor avec des raccourcis sur l’histoire pour mettre en scène les “sauveurs” afrikaner venant aider des pauvres et jeunes immigrés noirs exilé du Zimbabw de l’apres Mugabe…

Une question s’impose : Comment peut-on en 2023 sélectionner et diffuser pour l’ouverture de ce Festival de cinéma cari- guadeloupéen, un documentaire qui distille à profusion pendant près de 1h36 tous les clichés du neo colonialisme ?

Et dire que les organisatrices qui ont coup de cœur pour ce film qui reprend tous les stéréotypes néocolonial regrette d’avoir attendu près de 2 ans pour pouvoir enfin le montrer au public guadeloupéen !!

Les responsables de la programmation NRFF se doivent d’être désormais beaucoup plus vigilantes sur leur choix et surtout ne pas oublier que ce Festival se passe en Guadeloupe, pays encore sous domination coloniale Car à l‘analyse ce documentaire trop à la gloire des blancs sud-africains diffusent une idéologie qui a bien des égards rappeler ce que les Guadeloupéens les plus conscients ne cessent de dénoncer : le système colonial blanc- européen. A la NRFF on ne peut donc pas ignorer qu’un film n’est jamais “neutre”

Dès lors Comment ne pas penser à cette pensée de Staline qui écrivait : “Possédant des moyens exceptionnels d’action idéologique sur les masses, le cinéma aide la classe ouvrière et son Parti à éduquer les travailleurs dans l’esprit socialiste, à organiser les masses en vue des luttes pour le socialisme

Au contraire de Staline, le documentaire “Blind Ambition“ utilise les moyens exceptionnels du cinéma pour “aliéner” Africains et Afro descendants, C’est donc un film à consommer avec une extrême modération…

Danik Ibraheem Zandwonis

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