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Venezuela : Un coup de maître pour la paix

Venezuela : Un coup de maître pour la paix

Caracas. Dimanche 6 septembre 2020. CCN/Bolivarinfos/ Françoise Lopez. Un coup de maître. C’est ce que semble être, dans le scénario politique international, la décision du président vénézuélien Nicolás Maduro d’accorder sa grâce à 103 personnalités de l’opposition dans l’attente de leur procès pour différents délits. Un coup de maître pour la paix, pour rompre le siège impérialiste du Venezuela en ôtant leurs arguments à ceux qui, en Europe et dans les principales institutions internationales, utilisent le prétexte des « droits de l’homme » pour boycotter les élections législatives du 6 décembre.

Le décret présidentiel qui se base sur la Constitution bolivarienne qu’a aussi utilisée  Chávez a été lu par le ministre de la communication Jorge Rodríguez lors d’une conférence de presse internationale. « Pour la réconciliation et le respect des accords obtenus en septembre 2019 à la table de dialogue national, a expliqué Rodríguez, le président Nicolás Maduro accorde sa grâce à 110 opposants accusés de différents délits en relation avec des crimes d’agression de la Nation. Cette décision aplanit le chemin et ouvre de nouvelles occasions de participation aux élections législatives du 6 décembre même si, a précisé le ministre, la grâce n’est pas directement soumise à la participation aux élections.

Parmi les 23 députés et les 4 suppléants libérés se trouvent Freddy Guevara, Juan Pablo Guanipa, Miguel Pizarro et Juan Requesens, assigné à résidence dans les jours précédant le décret, accusé d’avoir organisé l’attentat contre Maduro. Roberto Marrero, assistant du « président par intérim » autoproclamé Juan Guaidó et avocat du dirigeant de Volonté Populaire Leopoldo López a aussi été gracié.

Beaucoup de ces individus ont été actifs dans la vague de violence qui s’est déchaînée contre le Gouvernement en 2017 et dans les autres tentatives de déstabilisation organisées depuis le Parlement où l’opposition a eu la majorité aux élections législatives de 2015. C’est pourquoi il est évident que Maduro cherche à en finir avec une situation dramatique dans le pays en réinstaurant la concurrence politique sur des paramètres constitutionnels et en évitant dans la mesure du possible les aventures de guerre que les faucons du Pentagone pourraient décider de mettre en œuvre avant les élections présidentielles du 3 novembre.

Aussi bien les personnalités politiques incarcérées que d’autres en fuite à l’étranger où elles continuent à aviver la campagne de mensonges contre le socialisme bolivarien profitent de la mesure présidentielle. Et les médias en Europe sont revenus vers elles. En Italie, on a interviewé Mariela Magallanes, députée du parti Causa R, amenée à rome après une « mission humanitaire », qui a qualifié cette mesure de « farce » et a réaffirmé la position extrémiste de Guaidó, à présent ultra-minoritaire dans son propre camp. Jamais auparavant, le front de droite n’avait été aussi fragmenté et discrédité. Il y a 3 groupes principaux :

L’aile pro-atlantiste du front « guaidiste » représentée par María Corina Machado, Diego Arria et Antonio Ledezma propose explicitement une intervention militaire étrangère et essaie de faire pressions sur les Etats-Unis. Une solution qu’Elliott Abrams qualifie « d’imaginaire » mais qui continue à avoir des contacts aussi bien dans l’administration nord-américaine que dans les points de coordination de « l’internationale fasciste » active en Europe et en Amérique Latine.

  • La faction de plus en plus affaiblie de Guaidó est formée de 27 partis qui se vident de plus en plus face à le perspective de perdre les élections avec le renouvellement de l’Assemblée Nationale et même de perdre l’apparence de légitimité  que leur conférait le fait d’avoir été élus en 2015. C’est pourquoi ils ont prévu d’organiser un autre simulacre de consultation « du peuple » pour tenter de garder debout la farce administrative de leur parlement virtuel.

« On ne fait pas de politique sur internet, » a dit Capriles Radonsky, le dirigeant du parti Primero Justicia en annonçant qu’il avait opté pour la voie des élections. L’ex-candidat à la présidence vaincu par Chávez et ensuite par Maduro en 2013 a décidé de revenir pour profiter de l’occasion. Il a dit qu’il a commencé à étudier « les différents processus de transition dans le monde » et qu’il a fait une comparaison avec la Pologne de l’époque de Lech Walesa.

« Le Parti Communiste de Pologne, dit-il, lors de ces élections législatives de 1989  avait réservé tous les sièges, moins de 10% et Walesa a dit : nous lutterons pour ces 30%. Et c’est ce que veut faire Capriles qui a demandé à l’Union européenne et aux Nations Unies de participer en tant qu’observateurs aux prochaines élections législatives. Aussi bien l’Union européenne que la haute commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme, Michelle Bachelet, et Amnesty International ont fait des commentaires en faveur de la grâce alors que le Vatican s’était déjà déclaré en faveur de la réalisation des élections.

Dans une lettre adressée à l’ONU et à  l’UE, le chancelier vénézuélien, Jorge Arreaza, a renouvelé l’invitation à assister aux élections en tant qu’observateurs étant donné que toutes les garanties électorales sont réunies et a dénoncé de nouveau l’attitude interventionniste de certains gouvernants de la région.

« Si l’opposition accepte la grâce, elle accepte le dictateur en tant que président légitime, » a twitté l’ex-président colombien Andrés Pastrana aussi obsédé par le socialisme bolivarien que le secrétaire général d’OEA, Luis Almagro. Un commentaire qui, cependant, résume le principal objectif atteint par Maduro avec la grâce : obliger ceux qui avaient soutenu la farce de Guaidó à l’étranger à reconnaître les faits, c’est-à-dire la légitimité du Gouvernement bolivarien.

Une réalité qui ridiculise les prétentions des personnalités d’extrême-droite qui, après avoir obtenu la grâce, vont essayer d’escalader les miroirs en alléguant qu’ils ne reconnaissent pas « le dictateur » et en annonçant que de toute façon, ils ne choisiront pas la voie des élections.

« Le président a eu la grandeur et la. Noblesse de comprendre que la paix dans ce pays mérite tous nos efforts, » a dit le président de l’Assemblée Nationale  Constituante Diosdado Cabello en reprenant son émission de télévision Con El Mazo Dando, joignant ainsi sa voix à ce qui a été dit à la fois par l’AN et par le Parti Socialiste Uni du Venezuela.

Ensuite, Cabello est revenu vers les militants qui ont mal digéré la libération de « ces individus, très impliqués dans des actes de terrorisme et des tentatives d’assassinat du président de la République » et les a invités à avoir foi en la justice vénézuélienne. Mais le débat est houleux et une partie de la gauche radicale considère cette décision comme une confirmation d’un soi-disant retournement vers la droite du Gouvernement bolivarien.

Le chavisme répond par de la politique en poursuivant le pari de Chávez de donner toujours plus de pouvoir au peuple : un des points contenus dans le programme électoral des candidats du PSUV dans le cadre de l’alliance du Grand Pôle Patriotique lu par la vice-présidente de l’AN Tania Díaz. Un objectif que la Révolution Bolivarienne a poursuivi de façon permanente pendant toutes ces années, le seul antidote réel pour ne pas tomber dans l’abîme quand, comme disait Lénine, il s’agit d’équilibrer une pratique entre « un pas en avant, 2 pas en arrière. »

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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