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Guadeloupe. Politique. Municipales à Pointe à Pitre : Des « maires » à l’Appel ou à la pelle ?

Pointe à Pitre. Vendredi 25 octobre 2019. CCN. La campagne électorale des prochaines municipales vient de subir deux coups d’accélérateur. 1/ D’abord, la semaine dernière la confirmation officielle de sa candidature faite par l’ex-maire Jacques Bangou. Surprise zéro… 2/ Ensuite il y a eu, lundi dernier, l’« Appel à l’Unité Populaire » lancé, dans un communiqué, par Tania Galvani, militante du RND de Georges Brédent. Ces deux évènements, ne sont pas anodins, car ils sont révélateurs de l’extrême complexité de la situation politique à Pointe à Pitre à quelques mois de la consultation. Petit round up.

La course pour la prise du fauteuil de maire à Pointe à Pitre, quoi qu’on dise, est un incroyable marathon politique pour ceux qui veulent séduire un électorat qui sera bien difficile à convaincre.

La dynastie Bangou fonctionne à Pointe à Pitre depuis plus de 4 décennies. Jacques Bangou a succédé à son père qui fut, jusqu’à l’orée des années 90, l’une des têtes pensantes du PCG et en même temps le « patron » de ce qui fut LA grande ville commerciale de la Guadeloupe. Rien d’étonnant, car le Parti Communiste Guadeloupéen, à son apogée, avait électoralement conquis les plus grandes villes du pays : Basse-Terre, la capitale (Dr Jérôme Cléry), Capesterre Belle-Eau (Paul Lacavé), Le Moule (Dr Rozan Girard), Sainte-Anne (Maître Hégésippe Ibéné) et quelques villes « provinciales » du Nord Grande-Terre telles Port-Louis, (Charles Edwige, cadre de la Sécurité Sociale) ou Petit-Canal.

1/Jacques Bangou, en arrivant à la mairie, hérite de son père une ville en plein déclin. Tout comme le PPDG, qui a connu de graves soubresauts avec le départ fracassant de Géniès. Sur le plan économique, la ville perd progressivement de son poids car Henri Bangou ne s’est pas aperçu que l’attractivité de Pointe à Pitre avait chuté et que le business se faisait de plus en plus sur Jarry (Baie Mahault). Jacques Bangou, plus « branché » culture qu’économie, n’a pas su, n’a pas pu, après deux mandats successifs, redonner à Pointe à Pitre le « balan » nécessaire. Au final, il démissionne sous la pression du néo gouverneur Gustin et laisse « sa ville » avec un lourd déficit gestionnaire : près de 80 millions d’euros.

C’est dans ce contexte, pour le moins troublé, que l’opposition tente de se faire une place dans le cœur d’électeurs déçus et qui pourraient ne plus croire en rien.

2/ Ary Durimel, ex-Vert Guadeloupe devenu REV, ambitionne de succéder au calife. Le leader écolo, qui a (trop) longuement hésité entre Morne à L’eau et Pointe à Pitre, s’est finalement résolu, presque à l’insu de son plein gré, à solliciter l’électorat pontois Le problème de Durimel, c’est qu’il n’est plus vraiment très neuf dans cette bataille et qu’il a accumulé tellement de « couacs », liés à son impétuosité au cours des derniers mois, qu’on peut se demander si sa crédibilité n’a pas pris un sérieux coup.

Peut-il encore séduire un électorat qui semble blasé ? Où trouvera-t-il les ressources nécessaires pour convaincre ? Que proposera-t-il qu’il n’ait déjà proposé au cours de ses précédentes campagnes ? Son rêve de « prendre » cette ville qu’un de ses proches a jadis dirigé, peut-il se réaliser ?

Tous ses adversaires le disent et le savent : Durimel, ne peut pas, pour gagner, faire l’économie d’une alliance. Mais avec qui ?

3/ Claude Barfleur, leader du « Mouvement du Grand Pointe à Pitre », est, à l’opposé de Durimel, un bon communicant. Au fil du temps, il a réussi à se débarrasser de toutes ses étiquettes embarrassantes. Il été un temps nationaliste : il ne revendique plus ouvertement cette appartenance. Puis il a un temps été socialiste pro-Laurel, mais pour avoir soutenu Brédent contre Bangou aux dernières municipales, il a dû quitter le clan Lurel. Enfin sa dernière étiquette, totalement injustifiée, est liée à son patronyme. Alors qu’il a grandi à Mortenol, un quartier populaire pointois, on le croyait Port-Louisien, comme feu Jeannot Barfleur, ex- maire de Port-Louis, un cousin de son père !

Une fois libéré de toutes ces étiquettes, Claude Barfleur, n’a pas cessé de monter en gamme. A telle enseigne qu’il pourrait même se passer d’une alliance avec Durimel. Car, comme beaucoup d’autres, il ne croit pas l’avocat vert et trop agité, en position réellement éligible.

4/ Le cas de Marcel Sigiscar est vraiment singulier. Alors qu’il a passé toute sa vie politique à l’ombre du clan Bangou, voilà que dans le dernier tiers de son parcours politique, Marcel Sigiscar se réveille et décide, de briser le plafond de verre bangouiste et de s’émanciper. Sa candidature surprise, c’est certain, affaiblit celle de Bangou. Le conseiller du canton populaire de Lauricisque peut glaner des voix dans le camp Bangou, car il a toujours été proche du peuple, mais est-ce suffisant pour ramener à lui les déçus du bangouisme ? N’auront-ils pas pas le sentiment de rejouer un air déjà entendu ? Quand on demande à Sigiscar qui peut être le prochain maire de Pointe à Pitre, sans sourciller et sans rire, il s’auto-désigne.

5/ L’autre mini-évènement de cette pré campagne aura été l’appel à l’unité lancé par Tania Galvani, l’une des leaders du RND, qui se proclame aussi comme « Doubout pou Lapwent ».

Galvani est à la fois militante du GUSR de Guy Losbar et encartée « En marche » donc macroniste. Autant dire qu’elle rassemble sur son nom et sur sa candidature des atouts qui peuvent peser dans la balance.

Mais est-ce suffisant pour l’emporter ? Ce qui est certain, c’est que Tania Galvani, en leader du RND, a réussi cette semaine, un bon coup politico-médiatique avec son “Appel”. Les autres candidats peuvent faire mine de ne pas l’entendre, mais elle devient subitement incontournable dans un processus unitaire. Le RND de Brédent dispose déjà, à Pointe-à-Pitre, d’une base assise électorale ; et si le RND se met « en marche », avec le soutien d’Ary Chalus, de Guy Losbar, d’Olivier Serva, Maître Galvani peut surprendre.

Mais alors, quel avenir pour cet « appel » ? il résonne déjà comme un « must », car curieusement, tous les candidats se disaient pour l’unité mais personne avant Mme Galvani, n’a voulu sortir de son « pré carré ». Tania Galvani a donc objectivement pris la main. Il sera difficile de ne pas en tenir compte lors de futures négociations.

De plus, l’avocate pointoise fait partie de ces nouvelles têtes, pas encore usées, qui pourraient porter un nouveau souffle à la politique, du moins on l’espère…

Fera-t-elle l’unanimité ? Pourra-t-elle convaincre ses collègues-adversaires qu’elle peut être à la tête d’une liste unie d’opposition ?

La bataille des égos risque d’être particulièrement redoutable : Ary Durimel, Alain Sorèze, Claude Barfleur, sont-ils prêts à se ranger derrière Tania Galvani ? Rien n’est moins sûr. Mais ce qui risque de l’être, c’est qu’une bataille de l’opposition en rangs dispersés ne peut qu’être très favorable à Jacques Bangou. L’ex-maire démissionnaire ne peut qu’espérer un chiraj entre ses adversaires, car c’est pour lui, la carte maîtresse d’une possible victoire.

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