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Guadeloupe. Médias-Miracle : France-Antilles va-t-il revivre pour mourir une seconde fois?

Guadeloupe. Médias-Miracle : France-Antilles va-t-il revivre pour mourir une seconde fois?

Pointe-à-Pitre. Lundi 9 mars 2020. CCN. Le milliardaire Xavier Niel en décidant de contribuer à la résurrection (très provisoire) du quotidien FA n’a pas vraiment fait l’unanimité chez des salariés encore sous le choc de la liquidation judiciaire. FA en mode Niel en revenant dans les kiosques va-t-il pouvoir renouer et fidéliser avec un lectorat vieilli qui l’avait déjà progressivement abandonné ?

L’annonce d’une relance de FA par Xavier Niel a eu de quoi surprendre. D’abord parce que généralement lorsqu’un tribunal de commerce décide de la liquidation d’une entreprise c’est d’abord parce que celle-ci est en cessation de paiements. La liquidation est alors considérée comme définitive et la société radiée. Dans le cas de France-Antilles, curieusement, c’est le procureur de Fort-de-France, qui s’est auto saisie et qui a pris la décision borderline en termes de légalité française d’annuler la liquidation. L’article L.640 du code du commerce français serait-il pour la circonstance obsolète ?

En fait, personne n’est vraiment dupe, l’ordre de l’annulation de la liquidation est venu de l’Élysée, car la proximité politique entre Macron et Xavier Niel n’a jamais fait l’ombre d’un doute.

En d’autres termes cette démarche de reprise-surprise de FA par Niel, généralement connu comme étant un fin business, et pas un mécène, interpelle. Il faut rappeler que c’est ce même Niel qui a pu après de   longues négociations et une vraie “bagarre” avec les salariés CGT qui s’opposaient à son arrivée, est devenu en février dernier, principal actionnaire de Nice Matin.

A ce moment, à 8000 km de là, les salariés de FA assistaient eux quasi impuissants à la mort de leur outil de travail. Niel n’avait sans doute pas inscrit dans son agenda une éventuelle reprise du quotidien Hersant, sauf que son “ami ” président l’a appelé et lui a demandé de “faire quelque chose”.

C’est dans ce contexte, politico-amical, que Niel a donc consenti à débarquer dans notre région. Son offre tombée le 3 mars, n’a pas surpris que les salariés car dans la sphère politique des parlementaires guadeloupéens, l’affaire était déjà dans l’air. Pourtant, c’est Victorin Lurel, le 1er qui a sorti un communiqué où il poussait Macron à jouer à fond la carte Niel extraits :  Plus de deux semaines après le choc de la décision de liquidation du groupe France Antilles, le procureur de la République a demandé au tribunal de commerce de Fort-de-France d’ordonner une reprise des activités des 6 sociétés du groupe. Ce rebondissement surpris fait suite à l’offre de reprise d’activités par Xavier Niel. (…) je demande au Gouvernement de saisir cette chance offerte pour accompagner et soutenir cette proposition courageuse et, je l’espère, ambitieuse (…). Je demande également aux collectivités locales de prendre une meilleure part au sauvetage et à la reprise pérenne des activités du groupe. Après le cynisme et l’abandon, est venu le temps, pour le Gouvernement, de prendre véritablement ses responsabilités et passer à l’action pour sauver France-Antilles. Je ferai tout pour que cette nouvelle opportunité ne soit pas gâchée.”

On le voit très bien en lisant ce CP que Lurel sait déjà tout, et qu’il n’est pas le dernier informé. Même, si les choses ont été décidés en haut lieu, il veut avant ses collègues du LREM (Serva et Théophile) être dans la posture du “co- sauveur”.

Le CP de Lurel, sort le 18 février pratiquement en même temps que la 1ère déclaration de X. Niel. C’est sans doute le fruit d’un très « heureux hasard « d’autant que 5 jours avant l’affaire Nice Matin venait d’être conclue ».

Cette reprise de FA, est le résultat d’une part d’une décision purement politique et d’autre part   d’une négociation gagnant/gagnant entre le patron de Free et son « ami président »

Macron alerté par ses soutiers locaux, réagit, car il sait que pour l’élection présidentielle à venir, le besoin d’un quotidien est d’une objective nécessité.

La réalité FA est celle-là. Ce journal a jadis été porté sur les fonts baptismaux comme journal colonial et gaulliste au milieu des années 60, risque cette fois desservir la cause du Macronisme, même si on peut penser que Niel et Macron, ne sont pas des gaullistes coloniaux, mis en 2020, nos pays (Guadeloupe, Martinique, Guyane etc.…) sont tout à la fois colonisés et néo colonisés.

Car ce qu’on ne dit pas et qui corrobore la thèse d’un” journal au service de ceux qui financeront sa relance, » c’est que le business plan prévu ne dépasse l’année 2022. Autrement dit, une fois les présidentielles passées le journal pourrait si rien n’est fait « re mourir » !

Car, jusqu’ici Niel ne s’est pas (encore) beaucoup intéressé   à la ligne éditoriale qui a précipité la chute du journal. Au cours des dernières années le lectorat de FA s’est considérablement réduit pourquoi ?

A cela plusieurs raisons.  FA est un quotidien qui a très mal vieilli, autant que ses lecteurs qui ont général plus que 50 ans.  Le journal n’a jamais réussi à capter l’attention des jeunes guadeloupéens, martiniquais guyanais, plus accros des réseaux sociaux de face book, Instagram que d’un journal qui a fait jadis sa réputation sur les faits divers.

En 2020, les chiens écrasés, les accidents mortels, les incendies, les braquages sont dans la minute qui suit sur les réseaux, et ne peuvent aucun cas, comme jadis faire la une, le buzz et inciter à l’achat.

D’autre part et cela aussi, Niel et son staff se doivent de le savoir, la rédaction du FA, tout au moins celle de la Guadeloupe, était très divisée : d’un côté les journalistes blanfwans, de l’autre les rédacteurs guadeloupéens ou assimilés. Cet apartheid rédactionnel (tout est possible dans une colonie !) existant se ressentait souvent dans le (mauvais) traitement des infos des   unes et de manière plus générale sur le contenu du journal.

Question : Niel va-t-il reprendre l’ancienne équipe de blanfwans ?   Où va-t-il recruter des journalistes capables de fabriquer un FA inspirant ? Il ne faut tout de même pas oublier que Niel, est actionnaire du prestigieux quotidien « Le Monde », « du (Nouvel) Obs ».

Car même si après un avis sévère du Tribunal de commerce, Niel a consenti à augmenter le nombre de salariés repris, les problèmes de fond demeurent. Ressusciter FA même avec des aides d’état des collectivités, ne suffira pas. Il faut autre chose un vrai projet. Or, dans la course à la parution une date a déjà été avancée. Les financeurs souhaitent que FA qui sera-désormais imprimé Guadeloupe, (pour les deux éditions Guadeloupe et Martinique sortent le 1er avril.

Personne ne veut croire qu’il s’agit d’un poisson d’avril. Niel et son staff savent-ils que du seul point de vue technique, les rotatives à l’arrêt depuis plus d’un mois nécessitent pour leur redémarrage, d’un check-up complet. Coté rédacteurs ont-ils toute la motivation nécessaire ?

Donc FA dans les kiosques Mardi 1er Avril ? oui, non ?

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