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Guadeloupe. Médias bashing. Ce que sont les journalistes colonisés dans un pays colonisé (1)

Guadeloupe. Médias bashing. Ce que sont les journalistes colonisés dans un pays colonisé (1)

Guadeloupe. Médias bashing. Ce que sont les journalistes colonisés dans un pays colonisé (1)

4/5

Basse-Terre-Capitale. Lundi 26 décembre 2022. CCN. Il est bon ton pour nous journalistes de tous les médias d’être souvent très critiques à l’égard de la classe politique, des acteurs sociaux, des acteurs de la vie économique, des acteurs culturels et ensuite de se laver les mains. Nous serions donc nous les journalistes les « donneurs » de leçons ? Et si pour une fois, nous braquions caméras, micros, sur une profession qui ne se regarde que peu et n’ose presque jamais se remettre en question publiquement. Radioscopie sans auto-flagellation et en toute lucidité du paysage médiatique Guadeloupéen. Nous débutons la série avec un focus sur France-Antilles 

De France Antilles à FA en passant par Fwans Manti
Le quotidien qui a été surnommé Fwans Manti est une totale création du pouvoir Gaulliste. Ce journal qui fut à ses débuts (1965) bi-hebdo avant de passer en mode quotidien et racheté par Robert Hersant (1971) a été pendant des décennies l’organe officiel du pouvoir colonial et donc au service du statu-quo

France-Antilles a ainsi contribué à façonner négativement l’opinion avec ses “unes” très souvent consacrées aux faits divers (accidents, meurtres, vols, etc.…)

En période électorale, le journal ultra-gaulliste se transformait alors en porte-voix de la Droite Départementaliste et ne donnait que très peu la parole à ceux des guadeloupéens qui contestaient le système colonial ; D’ailleurs le journal était financé d’une part grâce au lobby import béké (pub) et de l’autre par le pouvoir colonial (aides et subventions).

Plus de 60 ans après, la Droite Départementaliste réactionnaire et pro-coloniale étant réduite à sa plus simple expression politique, le journal a tenté de se recentrer pour ne pas vraiment disparaître. Plus grave, le changement du paradigme dans l’info avec l’irruption des Réseaux Sociaux, a très vite privé FA de ses fameux “scoops” sur les faits divers. Enfin, l’élévation (même relative) du niveau de conscience du peuple Guadeloupéen, la dénonciation systématique du rôle colonial de FA, par les organisations nationalistes ou même de la gauche traditionnelle ont ainsi contribué à le décrédibiliser, le privant ainsi d’un lectorat qui refusait d’acheter et de lire un torchon colonial. En 2015, c’est la grande crise et FA est placé en redressement judiciaire Le journal se vend de moins en moins. La pub déserte ses pages. FA qui a perdu une grand part de son lectorat du mal à tenir la route et à retrouver ses marques.
En janvier 2020 le groupe FA est proprement liquidé par le tribunal de commerce de Fort-de-France. C’est la triste fin d’une époque pour plus de 250 salariés. Certains d’ailleurs font jouer la clause de conscience, décident de quitter le navire qui sombre ; Ce quotidien qui a été au service exclusif du système colonial ne suscite aucune compassion. En fait, FA ne sert plus à grand-chose même pour le système colonial. Pendant la période de liquidation, L’idée d’un vrai quotidien guadeloupéen effleure quelques esprits mais ne concrétisera pas. C’est alors qu’un capitaliste français macroniste à la demande du président français, décide de sauver in extremis FA, de la disparition totale et brutale.

FA redémarre, mais ne retrouve pas son lectorat lequel a vieilli et les jeunes ne sont pas fans d’un journal qui n’a aucun attrait pour eux. En interne, ce journal n’a plus ces signatures historiques (Chomereau, Jeanon…) qui lui conféraient parfois un minimum de crédibilité. Les journalistes du FA de ces années post crise, sont en fait des plumitifs inconnus qui n’apportent pas grand-chose aux débats qui agitent vraiment le pays. On peut penser que ce FA post-crise pourra tenir au moins jusqu’à la fin du mandat de Macron. Après…. c’est la grande inconnue. Car en réalité FA ne pouvant plus être le zouti filé du système colonial, ce quotidien post-colonial n’a presque plus aucun intérêt pour ceux qu’il était censé défendre. Sa ligne éditoriale très souvent entre “ fit é fant ne lui permet plus de fidéliser un lectorat, qui lui préfère et de loin les RS. Dure réalité.

(A suivre “la Presse audiovisuelle est-elle toujours coloniale ?”)

Danik I. Zandwonis

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