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Guadeloupe. Fouille archéologique Inrap aux Abymes – la découverte d’une centaine de sépultures précolombiennes

Abymes. Mardi 27 avril 2021. CCN. L’Inrap mène, sur prescription de l’État (DAC Guadeloupe), une fouille préventive aux Abymes, dans la zone de Petit-Pérou, en amont de la construction d’un lotissement. La fouille débutée fin 2020 s’est poursuivie dans le cadre d’une « découverte exceptionnelle ». Elle révèle la présence de vestiges des époques précolombienne et coloniale, dont des sépultures sur une vaste étendue.

Une occupation précolombienne complexe

La première phase de la fouille a mis au jour une forte densité de vestiges composés de fosses, de trous de poteau et de sépultures. Ceux-ci témoignent de plusieurs phases d’occupations par les populations précolombiennes durant l’âge Céramique récent – ou dit aussi période du Néoindien récent – aux alentours des XIe et XIIIe siècles de notre ère.
Quelques centaines de trous de poteau correspondent à des structures d’habitat et une cinquantaine de fosses sont liées à des activités domestiques. Le comblement de certaines fosses livre de nombreux tessons de poterie, des outils en pierre, des blocs chauffés, des ossements de rongeurs, reptiles, oiseaux et des restes de crabes et de coquilles, rejetés après consommation. Ces vestiges domestiques sont associés à 113 inhumations, un chiffre jusqu’alors sans pareil en Guadeloupe.

113 sépultures précolombiennes

La fouille de ces sépultures a donné lieu à une prescription de découverte exceptionnelle par le service régional de l’archéologie. Les inhumations concernent aussi bien des adultes que des enfants, disposés sur le dos, semis assis, assis ou sur les côtés. Les corps ont été inhumés repliés sur eux-mêmes : les bras souvent fléchis, sur l’abdomen ou le thorax, les jambes comprimées sur les avant-bras, les coudes ou le thorax. Des liens ou des sacs garantissent cette position. Des manipulations après inhumation sont perceptibles.

Vers de nouvelles problématiques scientifiques

L’étude des nombreuses données issues du site, l’examen du mobilier archéologique, les datations radiocarbones et les analyses de l’ADN ancien permettront d’identifier les différentes phases d’occupation, d’appréhender l’organisation spatiale des vestiges, de renseigner l’état sanitaire de la population inhumée et ses liens de parenté, etc. Les inhumations se sont-elles déroulées dans un contexte de village ? Et plus spécifiquement dans les carbets (maisons amérindienne ouvertes sur poteaux) familiaux ? Vivants et morts ont-ils cohabité ou ces sépultures sont-elles postérieures à l’habitat ?
Les réponses à ces questions contribueront à faire avancer les connaissances sur la période du Néoindien récent. Cette période est caractérisée par des changements économiques et culturels, initiés aux alentours du IXe siècle dans tout l’archipel des Petites Antilles, qui résultent d’un processus de régionalisation des cultures, en lien avec la dispersion des groupes dans l’ensemble de l’archipel caribéen. Des modifications paléoclimatiques identifiées dans les Petites Antilles contribuent sans doute également aux changements culturels.

Les modes de vie restent globalement fondés sur la sédentarité et l’agriculture, cependant des évolutions apparaissent dans les domaines de la production artisanale (la poterie notamment), de l’habitat, ou de l’alimentation ainsi que dans l’organisation socio-politique des groupes.

Les pourtours d’une habitation coloniale des XVIIIe et XIXe siècles

À l’ouest du site précolombien, des vestiges d’époque coloniale ont été également découverts. Près de 200 structures ont été fouillées, révélant la présence d’aménagements agraires, de plusieurs bâtiments sur poteaux et d’un bâtiment maçonné. La culture de la canne et la production de sucre semblent avoir été les principales activités, comme en témoigne le mobilier céramique constitué majoritairement de formes à sucre et de pots à mélasse. Ces vestiges se rattachent à l’habitation-sucrerie « L’Espérance » ou « Mamiel », en activité aux XVIIIe et XIXe siècles, et dont une partie est encore conservée en élévation.

L’Inrap

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

Aménagement SAS MAEWA

Contrôle scientifique Service régional de l’archéologie (Dac Guadeloupe) Recherches archéologiques Inrap

Responsables scientifiques Nathalie Serrand, Martijn van den Bel, Inrap

Responsable de secteur anthropologie Thomas Romon, Inrap

Responsable de secteur période coloniale Jean-Georges Ferrié, Inrap

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