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Guadeloupe. Écoles et grèves : Les enseignants gagnants sur tous les tableaux ?

Guadeloupe. Écoles et grèves : Les enseignants gagnants sur tous les tableaux ?

Pointe-à-Pitre. Vendredi 7 février 2020. CCN. A l’initiative du SPEG de l’UNSA éducation et de FO, les enseignants guadeloupéens les plus déterminés ont (presque) réussi à faire bouger les lignes.

1/ Le Recteur Moustafa Fourar a dû faire face à une grève très dure et affronter la grogne des syndicats.

2/ Ensuite ce sont les politiques qui eux aussi ont été contraints d’entrer dans la bataille.

3/ Jean-Michel Blanquer ministre français de l’éducation, sollicité a levé, un petit doigt

4/ Au final la grève est depuis hier « suspendue » jusqu’à ???

5/ Question : les graves problèmes de l’école en Guadeloupe sont- ils pour autant résolus ?

On n’avait jamais vu autant de personnes lors d’une conférence de presse, sinon à l’époque où, les organisations patriotiques existaient. Hier jeudi salle Tarer (Lauricisque), les syndicats (SPEG, UNSA, F0) avaient convoqué la presse, mais aussi une foule d’enseignants qui depuis le 21 janvier mobilisés et aussi désireux de savoir ce qui allait être dit et décidé pour la prochaine semaine.

C’est Marie-Émile Mirval, le secrétaire du SPEG qui a ouvert les débats par un long flash-back sur les antécédents de la grève. Il a notamment rappelé que c’est le 14 janvier que son organisation avait lancé un préavis de grève pour le 21 janvier et déposé un cahier de revendications. Un point sans doute plus crucial que les autres, plus mobilisateur : la suppression prévue de 72 postes d’enseignants à la prochaine rentrée scolaire. C’est alors que le SPEG et les autres organisations ont fortement souhaité sur la question de la suppression de postes la mise en place d’un « moratoire » de 5 ans. Cette revendication est devenue alors la plus mobilisatrice et dès le 22 au matin, l’ensemble des lycées et collèges étaient bloqués, cadenassés. Entretemps les associations de parents d’élèves, (FCPE et FAPEG) sollicitées ont rejoints le combat des enseignants.

Les syndicats lors d’une conférence de presse avaient très tôt souligné avec force que les politiques jusqu’ici s’étaient montrés totalement autistes sur les questions fondamentales de l’éducation en Guadeloupe. Région et Conseil général qui ont en charge lycées et collèges, ne s’attachent qu’à l’aspect matériel. Ainsi chaque rentrée les deux présidents font la tournée habituelle des bâtiments mais la problématique de l’école dans un pays sous domination coloniale ne se résout pas à la seule de la qualité peinture des murs ou au renouvellement du mobilier scolaire.

Ainsi cette grève aura permis de remettre en lumière des questions souvent évoquées mais jamais résolues Ainsi Le SPEG dans un courrier adressé aux élus le 25 janvier le SPEG constatait ceci :

En revanche, les instances locales, qu’elles soient administratives, syndicales ou politiques, ne peuvent réagir que tardivement, lorsque sont déjà annoncées les décisions qui nous affectent. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux élus d’organiser ensemble un processus qui nous permette d’intervenir en amont, et d’engager un dialogue avec les ministères, qui soit préalable aux annonces gouvernementales. Il s’agit de défendre auprès du gouvernement, le principe selon lequel la réduction des besoins liée à la baisse des effectifs soit l’occasion d’améliorer le système éducatif en Guadeloupe. Si une partie des moyens peut être réajustée pour tenir compte de la réduction des effectifs, une autre partie doit être consacrée à l’amélioration des conditions d’enseignement. Cette allocation des moyens devra faire l’objet d’un plan pluriannuel à négocier avec les services de l’État »

Cette interpellation écrite a aussi été suivie samedi d’une sorte de « forum » qui a permis aux parlementaires et élus présents (O. Serva, D. Théophile, A. Chalus, J. Anselme, J. Benin, V. Jasmin) de rencontrer le conseil syndical du SPEG. Les échanges qui ont duré près de deux heures ont abouti à la signature d’une résolution où il était question d’un moratoire

Les élus de la Guadeloupe adoptent la démarche proposée par le SPEG pour la défense des intérêts de la Guadeloupe dans le domaine de l’Éducation Nationale. Ils reconnaissent le bien-fondé de la démarche visant à obtenir auprès du Gouvernement un moratoire permettant la planification quinquennale des moyens alloués à notre région. Ils s’engagent à défendre les résolutions qui seront adoptées définitivement par la Conférence Territoriale de l’Action Publique. Les parlementaires s’engagent le moment venu à porter les propositions qui seront adoptées par la CTAP auprès de leur assemblée. » ;

On s’en rend compte le SPEG a réussi admirablement pendant cette grève à combiner des actions sur le terrain : blocages des bâtiments scolaires, meetings, opération molôkoy, avec des rounds de négociations avec le Recteur et une grosse opération politique en contraignant « gentiment » les parlementaires à assumer leurs responsabilités. Cette séquence politique du SPEG, très opportune, tombait à point nommé. Comment dèslors envisager que des politiques en pleine campagne des municipales (J.Benin ou O. Serva auraient-ils pu refuser d’être les « go between » entre le SPEG et le ministre français de l’éducation.

C’est ainsi que mercredi 4 février, une délégation de parlementaires pour la circonstance unie et rassemblée comme un seul homme, s’est mise en « marche » pour rencontrer le ministre français de l’éducation.
Dès le jeudi 6, aux premières heures du jour en Guadeloupe, décalage horaire oblige, on savait par un communiqué signé des « députés » que les 72 postes seraient pour le moment « suspendus », dans l’attente qu’une mission d’inspection vienne une fois de plus se rendre compte, de visu de la situation de l’ école en Guadeloupe. Outre cela, une visite ministérielle (sans date précise) est aussi prévue ; on note cependant que sur le site du ministère pas un mot sur cette rencontre, ni non plus un communiqué officiel de son service de presse confirmant ce qui a été annoncé par les 4 députés. Faut-il dès lors penser que les “mesures” annoncées par le CP des députés n’engagent qu’eux, du seul fait que le ministère  n’ait pas voulu ou souhaité communiquer sur cette affaire ?

S’agit-il pour le ministre  de gagner du temps, pour laisser passer les municipales et ensuite : nou ké vwè…

Pour l’heure, les syndicats peuvent considérer qu’il y a eu une avancée, que leur cri a été entendu, reste à savoir s’il sera vraiment pris en compte.

Rendez-vous est d’ores déjà pris après le 22 Mars, en attendant dès ce matin, les cours ont repris dans les lycées et collèges.

La grève est donc « suspendue » aux décisions à venir si elles se confirment…

DZ

ccnfirst.COM

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