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Actualité en Guadeloupe, Martinique, Guyane et dans la Caraïbe !

Guadeloupe. Dimitri Lasserre : « Contrairement au discours officiel, les Antilles sont encore sous tutelle coloniale. »

Guadeloupe. Dimitri Lasserre : « Contrairement au discours officiel, les Antilles sont encore sous tutelle coloniale. »

Pointe-à-Pitre. Dimanche 2 Janvier 2022. CCN. « Néocolonialisme aux Antilles », un ouvrage qui vient tout juste de paraître, surprendra sans aucun doute d’abord ceux qui essaient de se persuader que  dans nos pays (Guadeloupe, Guyane, Martinique, et Réunion)  la question coloniale est réglée. L’auteur de cet ouvrage , Dimitri Lasserre universitaire blanfwans mais qui a longuement séjourné en Guadeloupe, prend courageusement le parti  de dénoncer le système colonial. Il lance un lourd pavé dans la mare et tente  une nouvelle approche  malgré tout très « fanonienne » de la question coloniale. Il explique que davantage qu’une colonie, la Guadeloupe serait désormais une néo-coloniefrancaise. Ces conceptions relativement novatrices, vont-elles enfin réveiller de leur torpeur, tous  ces  patriotes guadeloupéens qui ronronnent et  se complaisent  dans  le système actuel sans oser le remettre en cause ?  Dimitri Lasserre a accepté de répondre aux questions de CCN. Il devrait très prochainement présenter son ouvrage en Guadeloupe. C’est à lire…

CCN. Qu’est-ce qui a déclenché chez vous le besoin d’écrire cet ouvrage? Quel était votre projet ? 
Dimitri Lasserre. Je suis arrivé en Guadeloupe en août 2004. À l’époque, je sortais tout juste du lycée et étais fasciné par la philosophie hégélienne ainsi que par la pensée des Lumières françaises ; je croyais en un idéal républicain, aux valeurs de la démocratie etc. – bref, en toutes ces choses en lesquelles le contact avec la réalité m’a fait perdre la foi. Après neuf années passées en Guadeloupe, après la grève du LKP, et aussi les très nombreux échanges avec les Guadeloupéens, mon point de vue a changé petit à petit, pour, finalement, devenir radicalement différent de celui que je soutenais originellement.

Alors que, depuis la France, on me demandait si je souffrais du racisme aux Antilles, je ne pouvais que répondre à la négative, et m’apercevais au contraire que, si je devais déplorer des marques de racisme, elles provenaient plutôt de la communauté blanche, qu’elle fût indigène ou métropolitaine – j’en parle d’ailleurs dans le livre. Malgré mes origines, je n’ai jamais vécu en autarcie, et me suis mélangé naturellement avec la population locale ; aussi bien à l’université que dans le milieu de l’entreprise, et bien sûr pour mes loisirs. J’ai été accueilli à bras ouvert par les Guadeloupéens, et me suis toujours senti soutenu par eux. Pourtant, je ressentais des clivages au sein de la société guadeloupéenne. Et c’est parce que j’ai commencé à discuter de ces clivages avec des proches guadeloupéens que j’en suis venu à m’intéresser à la question coloniale ; si certains se sentaient colonisés, il devait bien y avoir une raison à cela.

Plus j’avançais dans mes recherches et plus j’avais envie d’écrire sur la question du colonialisme. De telles énormités me sont apparues – souvent étouffées ou peu évoquées par les grands médias – que je ne pouvais que très difficilement les garder pour moi. Qui plus est, je suis resté très étonné en constatant que, aux Antilles françaises, quasiment personne ne s’engageait, sur le front philosophique, sur le domaine du colonialisme aux Antilles. Les auteurs qui traitent le sujet sont pratiquement absents du débat politique et intellectuel ; ne restent seulement, et malheureusement, que quelques « penseurs » qui prennent la parole pour n’énoncer que des lieux communs, et ce souvent de manière déstructurée et éparpillée, ou encore quelques donneurs de leçons, sur qui je ne souhaite pas m’attarder.

L’idée était par conséquent d’établir une ébauche d’une théorie organisée et clarifiée sur le néocolonialisme. Je parle d’ébauche car certaines thèses défendues dans mon ouvrage méritent d’être largement approfondies et précisées. Une base de réflexion est néanmoins jetée ; j’espère fournir quelques outils pour penser une théorie du néocolonialisme aux Antilles. Cela ne devrait être qu’un début ; je travaille déjà sur la suite, qui sera coécrite, puis sur une théorie plus large du néocolonialisme à travers le monde.

Le plus important c’est de faire comprendre au lecteur que le colonialisme est encore une question d’actualité, que, malgré le discours des politiques et des médias – qui précisément l’entretiennent –, c’est un problème réel qui induit de nombreux autres problèmes pour les populations qui en souffrent. Si les sujets du néocolonialisme prennent conscience de leur assujettissement, alors nous aurons fait un grand pas en avant.

CCN. Vous proposez une lecture particulière de la situation socio-politique des dernières colonies françaises qui sont pour vous plutôt des néocolonies. Sur quoi repose cette analyse ?
DL. J’avoue que le concept de néocolonie est encore flou en mon esprit, parce qu’il semble exister différentes néocolonies de différents types à travers la terre entière. Cette terminologie m’est apparue pertinente pour qualifier l’état actuel des départements d’outre-mer dans la mesure où si ce sont encore des colonies, ces territoires n’en ont plus le statut officiel. Théoriquement, il s’agit de départements, et donc non plus d’entités détachées des métropoles qui pourraient être perçues comme des colonies ; officiellement, la Guadeloupe c’est la France, au même titre que le sont la Bretagne ou la Gironde.

Or force est de constater que le fonctionnement politique, économique et juridique de la Guadeloupe n’est pas au diapason de celui de la plupart des départements de la France continentale. Certaines choses, qui ont cours aux Antilles, ne sauraient avoir cours sur le sol européen. Il semblerait que, aux Antilles, certaines classes, certaines castes, qu’il est très aisé d’identifier, aient accès à quelques privilèges hérités d’une époque plus ancienne – l’époque coloniale –, époque prétendument révolue – puisque nous sommes censés être dans l’ère du post-colonialisme. Mais il ne s’agit là que de jeux de mots ; concrètement, ceux qui défendent cette position jouent sur les mots ; une toute autre grille de lecture peut en effet être proposée ; mais je n’en dirai pas plus, cela se trouve dans mon ouvrage.

CCN. Tout au long de votre ouvrage, la question de la volonté du pouvoir revient sans cesse pourquoi?
DL. La volonté de pouvoir est une sorte, si j’ose dire, d’obsession. Tout humour mis de côté, il s’agit d’un concept que je compte développer dans la plupart de mes écrits. Pour faire simple, la volonté de pouvoir est le désir de l’homme de pouvoir faire ce qu’il désire – et avec lui celui de pouvoir le désirer. C’est la force qui pousse les hommes à agir, à lutter et à coopérer, dans l’objectif de pouvoir faire plus de choses, d’être moins restreints, moins limités. De ce fait la volonté de pouvoir peut conduire à des situations de domination politique et économique ; car si la plupart des gens veulent autant les uns que les autres, certains sont plus en position de pouvoir que d’autres ; et, parmi ces pouvoirs, il est celui de domestiquer la volonté de pouvoir des dominés. Cette dernière situation peut être observée non seulement dans les néocolonies, mais aussi dans la plupart des régimes politiques dits démocratiques : il suffit que les individus se croient libres pour que leur volonté de pouvoir n’ait plus pour objet la liberté.

CCN. De votre point de vue le consumérisme effréné des  “colonisés?” ou néocolonisés non seulement il pérennise et enrichit la caste des békés mais c’est aussi un frein à toute véritable évolution politique?  
DL.  Je ne m’étais pas encore posé cette question et, à dire vrai, il semblerait qu’elle mérite d’être particulièrement développée. Y a-t-il un lien de causalité entre le consumérisme des néocolonisés et l’impossibilité d’un progrès politique en leur faveur dans les néocolonies ? Je ne pense pas qu’il soit si simple de trancher… Disons que cette forme de consumérisme, dans ce contexte précis – parce que c’est la caste békée qui en bénéficie essentiellement – est un frein au développement politique dans la mesure où des représentants influents de l’Etat seraient de connivence avec les békés – et cela semble être effectivement le cas à de nombreux endroits. Après, si l’on changeait le contexte et que l’on maintenait la consommation, il n’est pas dit que l’émancipation politique serait impossible. Mais le problème est bien que, dans le contexte actuel, c’est ce consumérisme qui participe à la pérennisation du système néocolonial – autant dans les corps que dans les esprits. Le consumérisme en question ne consiste pas en le seul acte de consommer, mais bien d’être habitué à consommer d’une certaine manière et dans un certain état d’esprit. De ce point de vue, ce consumérisme est une entrave à un épanouissement politique nouveau.

Voyez par exemple, lors de la grève du LKP, la revendication qui a le plus rassemblé les foules dans les rues : les fameux deux-cents euros. Alors, bien entendu, on peut très bien donner deux-cents euros de plus aux ménages, et l’utilisation qu’ils peuvent en faire n’implique pas nécessairement le renforcement du système actuel. Cependant, lorsqu’aucune autre alternative politique n’est proposée – en fait, on propose le statu quo avec quelques euros en plus –, eh bien une augmentation du consumérisme ne pourra pas entraîner de transformations au niveau politique. Il faut bien voir que si ce qui intéresse les individus c’est plus d’argent pour consommer plus, alors rien ne changera. Seules d’autres motivations, d’autres attentes, d’autres ambitions, pourront permettre des changements politiques.

Dernière chose : on oublie peut-être trop facilement que ce type de consommation est étroitement lié au mode de production capitaliste et à son organisation aujourd’hui mondialisée. Pour le dire autrement, cela participe à une forme d’aliénation occidentalisante des masses. Le phénomène de consommation dans des grandes surfaces n’est pas indépendant de l’environnement économique et politique, mais s’inscrit en son sein. Le problème est vraiment complexe ; il faudrait prendre plus de temps pour y réfléchir.

CCN .Votre constat est aussi d’une grande sévérité à l’égard de la classe politique traditionnelle…

DL. La classe politique traditionnelle, et pas seulement aux Antilles, est désespérante. Dans les néocolonies, elle n’est, ni plus ni moins, que le prolongement de ce qu’elle est à Paris. Alors, certes, je décris l’organisation des élections locales qui, elle, est différente de ce qui peut se faire en France, mais, dans le fond, la classe politique fonctionne de manière à peu près similaire d’un côté ou de l’autre de l’océan, et agit selon les mêmes intérêts – ceux des hommes politiques.

Les spectacles auxquels donnent lieu les élections municipales en Guadeloupe – et qui peuvent sembler naturel de l’intérieur – me sont apparus, à de multiples occasions, comme particulièrement curieux. Ce sont en effet, pour un œil non averti, des objets qui ne peuvent qu’attiser la curiosité : débats passionnés, discours très engagés et propos particulièrement violents. Mais, au fond, je ne suis pas sûr que cela ait tellement d’importance ; finalement, ce sont toujours plus ou moins les mêmes familles qui sont élues et réélues, et une petite caste se partage les responsabilités – ou plutôt le pouvoir et quelques privilèges – sans jamais véritablement faire face au colonialisme. Les politiciens n’ont d’ailleurs pas intérêt à s’insurger contre l’Etat – bien que certains se disent indépendantistes – ; le progrès de leur carrière en dépend. Ils se rendent plus souvent complices du néocolonialisme – qu’ils incarnent de par leur statut – qu’ils ne luttent contre lui. Aussi je doute fort que cette classe politique soit à même d’améliorer la situation en Guadeloupe, tout comme je vois mal comment la classe politique française pourrait améliorer quoi que ce soit en France. Mais c’est là un autre problème.

CCN. On perçoit parfois dans votre ouvrage des accents fanoniens, cela signifie-t-il que Fanon vous ait beaucoup influencé ? 

DL. Nietzsche fait savoir, dans la préface de Par-delà le bien et le mal, qu’il n’est pas de production d’une pensée philosophique qui soit exempte de contexte, qu’il n’est pas de philosophie qui ne transporte quelque chose d’autobiographique. Je suis assez d’accord avec cette idée, et je prends toujours un certain plaisir à lire des auteurs qui ne font pas comme s’ils étaient totalement détachés du monde, et ainsi capable d’une objectivité à toute épreuve – et en laquelle je ne crois pas.

C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai été captivé par mes lectures de Fanon – notamment Peau noire, masques blancs et Les damnés de la terre. Son discours est déshabillé de toute hypocrisie ; sa pensée s’inscrit dans l’existence concrète, et ses actions étaient par ailleurs en concordance avec sa pensée. Fanon n’était pas un philosophe académicien, mais un philosophe qui a développé son intelligence à travers l’existence et la réflexion sur ce qu’il a connu, étudié et vécu. Cette posture n’a rien à voir avec celle du philosophe qui reste enfermé dans son salon et dans des concepts.

Ma rencontre avec Fanon, qui plus est, a été décisive. Au départ, j’étais un peu réticent à le lire, parce qu’il me renvoyait à une image de révolutionnaire, de perturbateur, qui voulait la révolution pour la révolution. Mais plus j’avançais dans mes lectures et plus j’étais fasciné par cet auteur. Et, oui, son influence a été grande sur ma pensée, sur mon propre ethnocentrisme, et sur mon approche du néocolonialisme. Il est assez triste qu’il soit absent des programmes scolaires, surtout aux Antilles, et que seulement de très – trop – rares professeurs mentionnent son existence à l’université

CCN. Vous citez LKP et Elie Domota mais vous zappez totalement les partis et organisations anticolonialistes ou indépendantistes, pourquoi ?

DL.  La raison de cette absence est simple et horriblement terre à terre : je n’ai pas eu le temps d’approcher les partis indépendantistes et d’aller à la rencontre de leurs cadres et de leurs partisans. La plupart de mes recherches sur le thème ont été menées lors de ma dernière année en Guadeloupe, et j’étais en parallèle pas mal occupé. Je trouvais que les informations dont je disposais suffisaient déjà à écrire un livre consistant. Une suite est prévue, et le rôle et l’action des partis politiques indépendantistes, que je connais encore trop mal, y seront présentés.

CCN. En affirmant que nous sommes dans une situation néocoloniale, vous semblez plutôt pessimiste sur une possible rupture de nos pays  avec  la  France?
DL.  Je suis même très pessimiste à cet égard-là. Franchement, en l’état actuel des choses, je ne vois pas comment une rupture est envisageable, je ne vois pas par où commencer. Trop d’intérêts, de part et d’autre, justifient la perduration de ce système – et le néocolonialisme, rappelons-le, qui s’efforce à domestiquer la volonté de pouvoir des néocolonisés, mais aussi des agents néocoloniaux, survit vraisemblablement principalement grâce à ces intérêts multiples et entrecroisés. Un grand changement implique de grands sacrifices ; et il n’est pas certain que quiconque soit prêt à en faire aujourd’hui.

La situation n’est cependant pas fermée – du moins, je ne le crois pas. Mais la route est vraiment longue, très longue. De mon côté, à mon niveau, j’essaie d’apporter une pierre à l’édifice de la pensée sur le néocolonialisme ; concrètement, mon objectif est de conscientiser les lecteurs sur le fait que, contrairement au discours officiel, les Antilles sont encore sous tutelle coloniale. Je peux difficilement faire plus, et je doute que cela soit mon rôle. Comme je le souligne dans mon introduction, je ne suis pas originaire de la Guadeloupe ; aussi suis-je mal placé pour donner des leçons à qui que ce soit. J’ose simplement espérer que mon analyse, laquelle, je l’espère, est assez fidèle à la réalité, pourra permettre à ceux qui la liront, la transmettront et l’écouteront, de mieux saisir le réel dans lequel ils évoluent, et ainsi de ne pas se laisser berner par des discours démagogiques ou des falsifications de la réalité. Le changement passe certainement par les consciences. Ensuite, c’est une question d’utilisation de la volonté de pouvoir de chacun.

CCN. En quoi votre approche finalement  très de la situation en Guadeloupe dépasse-t-elle le cadre colonial pour s’inscrire   dans une nouvelle théorie  conceptuelle ?
DL.  Il s’agit ici de penser le néocolonialisme en créant des catégories. Je ne suis pas spécialement fanatique des néologismes, mais je pense qu’il manque à notre vocabulaire des mots pour décrire les phénomènes qui se produisent dans les néocolonies. Ce manque est d’autant plus compréhensible que, jusqu’alors, l’histoire, la politique, l’économie, sont dites et dictées par les néocolons ; et ces derniers n’ont guère intérêt à s’attarder sur les modalités du néo-esclavagisme dont ils sont les maîtres – pire, il est même probable que certains d’entre eux, aveuglés par leurs idéaux, n’en aient même pas conscience.

J’aimerais, au bout du compte, parvenir à expliquer toutes les formes de néocolonialisme ; mais il reste encore beaucoup à faire. Quelques catégories nouvelles ont été présentées dans Néocolonialisme aux Antilles ; ce sont des bases, des fondations, mais beaucoup doit être encore construit.

Le néocolonialisme, si l’on considère l’importance et l’ampleur du phénomène, est très peu pensé et discuté de nos jours – comme s’il n’existait pas. C’est pourtant une des principales forces en marche, une force qui garantit la conservation du pouvoir par les colons d’hier, qui, aujourd’hui, sont devenus, ni plus, ni moins, néocolons. L’hégémonie de l’Occident n’est que très rarement abordée de ce point de vue là ; pourtant, il semblerait que ce soit ce même Occident qui orchestre, partout dans le monde, et avec des moyens toujours plus inventifs, le néocolonialisme.

CCN. Vous débouchez sur hepocolonial et agocolonial, c’est la nouvelle terminologie que vous  proposez ?
DL.  Cette nouvelle terminologie, qui dissocie hepocolonialisme et agocolonialisme, est, à mon sens, l’apport principal de cet ouvrage. Il est possible de lire, à travers ces catégories, le néocolonialisme comme on ne l’avait jamais lu jusqu’à présent. L’agocolon est celui qui administre directement le néocolonialisme, et qui en est le bénéficiaire direct – ministres, préfets, békés –, tandis que l’hepocolon est celui qui en assure la promotion tout en y étant pourtant assujetti – de très nombreuses personnes vivant aux néocolonies ou dans les métropoles, toutes classes sociales et origines confondues. Cette grille de lecture mérite néanmoins d’être encore plus précisée, car la dissociation entre les deux types de néocolonialismes n’est pas toujours évidente.

Chose importante néanmoins, ce livre est essentiellement destiné aux hepocolons. Les anticolonialistes seront sûrement déjà convaincus par mon propos ; à la rigueur, ils peuvent apprécier ou regretter certains aspects de mon analyse mais, sur le fond du sujet, je pense que nous sommes globalement d’accord. Les hepocolons, eux, demeurent persuadés de la supériorité politique et idéologique du système néocolonial – qu’ils ne considèrent parfois même pas ainsi puisque, pour eux, rappelons-le, nous sommes dans l’ère du post-colonialisme – ; aussi est-il peut-être intéressant de les aider à élargir leurs perspectives, et à ne pas penser uniquement avec les filtres qui leur ont été imposés d’en haut, par des institutions politiques, religieuses ou économiques puissantes dont ils ne peuvent saisir les mécanismes, ni comprendre, de prime abord, les intérêts qui motivent leurs actions.

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