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Guadeloupe. 1ers bilans. L'année 2022 vue et revue par Michèle Robin-Clerc

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L'année 2022 vue et revue par Michèle Robin Clerc

Basse-Terre. Capitale. Samedi 7 janvier 2023. CCN. L’heure est encore au bilan de cette année fraîchement écoulée. Ainsi donc pour CCN Web Média Alternatif, ces contributeurs ponctuels ont tous accepté au filtre de leurs visions et expériences personnelles, de faire un retour sur notre Gwadloup de 2022. Ce sont : André Atallah (Cardiologue, maire de la Capitale), Teddy Bernadotte (Directeur Cabinet à la Région),  Daniel Dumirier ( Directeur Cabinet au Conseil Départemental), Franck Garain (Sociologue), Loic Martol (Conseiller Régional),  Michèle Robin-Clerc (architecte, adjointe de la ville de Pointe à Pitre), Frantz Succab (Dramaturge, journaliste-observateur).

Auteur : Michèle Robin-Clerc

Ma ville souffre. Nous, les élus, devons à mon sens adopter à son égard une approche douce mais ferme et avoir en tête les mots attention, respect, en essayant de comprendre les besoins et les qualités humaines et sociales de ses habitants. Je pense en effet, avec Alberto Magnaghi, que le territoire est une œuvre d’art, et le patrimoine territorial, le « produit d’un dialogue poursuivi entre des entités vivantes, l’homme et la nature, dans la longue durée de l’histoire ».

À force d’abandons, d’oublis, d’indifférences, Pointe-à-Pitre s’est dégradée. Depuis la Petite Venise des Antilles que son centre ancien était au début du 19ème siècle, après les tours et les barres flambant neuves de la rénovation urbaine des années 1960 à 1980 qui sont devenues insalubres. Après des années de pwofitasyon, prises de bénéfices divers contraires à son intérêt.

Elle est toujours là. Sa trame, son passé, sa volonté de vivre, portent en elle sa résurrection.

Il y a certes les problèmes de salubrité, de nettoyage et de collecte des déchets dont les cartons sont aujourd’hui un point de crispation. Il y a les herbes qui poussent à hauteur d’homme et qui dissimulent les rats qui sont fort aise. Sûrement plus nombreux que ses habitants.

Mais le grand projet de transformation à venir, financé entre autres par l’Agence pour le renouvellement urbain, d’un montant de 440 millions, concerne 1 676 logements qui ont été acquis par la SIG. La ville n’avait en effet les moyens financiers ni de réhabiliter ni d’entretenir ces quartiers et ne pouvait continuer à laisser prospérer une situation d’insalubrité et de vulnérabilité au séisme des immeubles, plus particulièrement à Mortenol, qui va être rénovée.

Bergevin, par une opération de démolition-reconstruction, va revitaliser la ville avec une proportion de logements sociaux qui ne dépassera pas les 33%.

Ceci permettra à des accédants à la propriété de venir s’établir à la Pointe et de lui apporter un tissu économique précieux. À l’aide d’une collaboration étroite avec la SIG ceux qui sont devenus des Pointois dans les années 1970 lors de la RUPAP pourront le rester en payant des loyers accessibles.

De plus, l’étude prospective et d’harmonisation des projets sur Pointe-à-Pitre réalisée par la Banque des Territoires met en avant de grands aménagements : piétoniser partiellement certaines rues du centre-ville, requalifier le littoral pointois de Lauricisque à Darboussier, créer des écoquartiers à Carénage et à Lauricisque. Et aussi faire de la ville une smart-city, la rendre plus attractive et plus accessible, notamment en végétalisant et en rendant plus fluides les boulevards Chanzy, Légitimus et Général de Gaulle. Il s’agira aussi  de créer ces parkings dont nous manquons si cruellement.

Cependant certains aménagements importants doivent être joints à cela, par exemple, en centre ancien, la démolition des constructions en fond de parcelle en rez-de-chaussée au-delà de 15 mètres afin de favoriser les évacuations en cas d’incendie et le sauvetage des vies humaines.

Aussi le curage, la réhabilitation et la mise à niveau du réseau d’évacuation des eaux pluviales. Sans omettre la réfection du réseau de bouches à incendie.

« Une ville finit par être une personne » a dit Victor Hugo. De cette personne-là prenons soin et aidons-là à se relever. Et si nous y travaillons, Pointe-à-Pitre renaîtra comme elle l’a toujours fait, que ce soit après le tremblement de terre de 1843 ou le cyclone de 1928. Elle renaîtra des négligences coupables qui l’ont menée là où elle en est aujourd’hui. Elle renaîtra à nos cœurs et à nos âmes.

Elle renaîtra, ville capitale, à la mémoire collective de la Guadeloupe.

Michèle Robin Clerc ArchitecteElle renaîtra, Pointe-à-Pitre

Michèle Robin-Clerc

Architecte DPLG

Docteur en Urbanisme

Elue en charge de l’urbanisme

Ville de Pointe-à-Pitre

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