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Grève UTC-UGTG : comment s’en sortir

La grève dans les collectivités communales entre dans sa troisième semaine. On avait perdu l’habitude, mais ce mouvement s’inscrit dans la continuité des luttes dures et longues qui ont agité les collectivités locales depuis la promulgation de la loi organisant la fonction publique territoriale en 1984.

Les choses s’étaient estompées parce que les victoires spectaculaires remportées par l’UTC-UGTG avaient fait reculer les injustices criantes dont souffraient les employés de ces collectivités, longtemps considérés comme des travailleurs sans droits, et aussi parce que les élus avaient trouvé la parade pour désamorcer les bombes qui risquaient de faire exploser leur mandature : la signature de protocoles de fin de conflits, en sachant perti- nemment qu’ils n’allaient pas les appliquer.

Depuis l’ouverture de cette confrontation, syndicats et élus se réfèrent à la loi, aux droits et aux rapports de force pour la traiter. Nous comprenons bien le recours à ces instru- ments de luttes, sans perdre de vue que nous ne sommes pas, là, dans des rapports mar- chands et que, forcément, il faut dans la recherche d’un accord dans ce cadre particulier, faire entrer des principes moraux, de citoyenneté en gardant constamment en ligne de mire le respect des droits des agents et leur humanité. Aucune des parties en conflit ne peut se retrancher derrière le mot d’ordre : «la loi rien que la loi».

Dans un rapport présenté au Sénat en décembre 2019, le député Jean-René Cazeneuve et le sénateur guyanais Georges Patient, ont, après le dirigeant commu- niste Rosan Girard, soutenus l’idée d’un cadre local pour gérer les questions relatives à l’administration des collectivités dites Outre-Mer.

Dans la situation actuelle des collectivités dont le diagnostic est établi et connu de tous, on ne pourra sortir de ce conflit que si les protagonistes accèdent à la compré- hension que des efforts doivent être faits de part et d’autre. Une des conditions sine qua non pour assainir cette situation est l’introduction de la transparence et de la morale dans la gestion des collectivités. Il faut dépouiller les budgets de toutes les surcharges, de tous les excès, de tous les trucages et tous les citoyens doivent, à tra- vers l’impôt, participer à l’effort de financement des politiques publiques, sans atten- dre les offrandes du pouvoir français.

Nous osons le dire, les agents des collectivités et les élus sont sur le même bateau. Les grévistes sont le plus souvent les électeurs des maires et autres présidents. La mairie, le Département, la Région, n’appartiennent ni aux édiles, ni aux fonctionnaires territoriaux. C’est la propriété collective du peuple, qu’ils ont la charge de gérer. Ils n’ont pas le droit de le faire en infligeant des difficultés de vie à la population.

Pour sortir de l’impasse, il faut plus que des seules négociations sur les droits codifiés dans le statut de la fonction publique territoriale et sur les conditions de travail qui sont dans bien de cas scandaleux. Il faut un accord de raison pour sortir par le haut de ce conflit.

Nous considérons qu’il faut revenir à la proposition initiée en 2003 par le maire commu- niste Julien Chovino, à l’époque président de l’Association des maires, de réunir une sorte de «Grenelle» de la fonction publique territoriale avec pour objectif d’élaborer une convention cadre adaptée à la situation de la Guadeloupe.

Les syndicats avaient répondu à l’appel. C’est l’absence de la majorité des élus qui a poussé le syndicat UTC-UGTG à reprendre les grèves longues et dures en 2003. Dix- huit ans après, cette idée est toujours d’actualité.

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