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Danik ZANDWONIS

Economie: Après le Covid, la Guadeloupe sera-t-elle dans la m… ?

Au lendemain du LKP (2009) les entreprises déjà branlantes avaient profité de ce grand mouvement social pour déposer leur bilan. Hypocritement, certains patrons accusaient ouvertement ou non, Domota d’en être le responsable

Cette fois on est loin, très loin. Les patrons responsables du MEDEF (Blandin) ou de la CCIG (Vial Collet) sont obligés dès maintenant d’admettre que la crise sociale qui s’accentue au fil de jours et des semaines, sera la plus grave que la Guadeloupe ait eu à connaître.

Quand dans quelques semaines, le pic corona annoncé aura fait son lot de victimes parmi ceux qui auront refusé naïvement de se confiner, Il faudra alors jeter un œil sur les compteurs de notre économie coloniale : Ils seront tous en rouge.

Les entreprises qui depuis des semaines, ne tournent plus, n’ont plus de trésorerie, pourront -elles a assurer les salaires des mois d’avril, mai juin ? sans équivoque la réponse est Non !

Les collectivités majeures ? Région et Conseil général, pourront-elles honorer leurs engagements ? Pourront – elles payer les entreprises ou les aider à supporter le choc ? Ce sera très compliqué. Pourquoi ?

Prenons l’exemple le plus visible : la taxe spéciale sur la consommation du carburant (TSC) qui rapporte chaque année à la Région, un peu plus de 101.000.000 d’euros. Cette somme est ensuite redistribuée aux collectivités (EPCI, Conseil général, Communes). Du seul fait du confinement, du couvre-feu, des stations-services fermées à 14h, nous consommons moins de carburant, il faut donc s’attendre à ce que la TSC prenne un sérieux coup pompe à la baisse.

L’autre taxe, coloniale celle-là, l’Octroi de mer qui irrigue, Région et autres collectivités. Elle aussi va diminuer, car l’activité des ports est réduite à sa plus simple expression. On importe moins de produits, donc l’octroi de mer est aussi revu à la baisse.
Cela signifie que la Région qui est dans le cadre colonial, la structure dédiée à l’économie, va voir ses recettes se réduire considérablement pour 2020

Après le Corona, Ary Chalus, va normalement se retourner vers l’État, qui n’est plus providence. Appel à l’aide. Mais la France qui subit elle aussi le choc du Corona, Pourra -t -elle comme jadis subvenir aux besoins immédiats de toutes ses colonies ? Pas sûr.

Donc, si la Région, qui a la compétence économique, ne peut plus jouer son rôle d’acteur principal de l’économie, que nous reste-il ?

L’assistanat : Les transferts sociaux de la CAF pour tous ceux qui perdront leur emploi, leur CDD qui ne sera pas renouvelé. Car c’est la CAF qui assurera en 2021 le RSA, une charge de moins pour Josette Borel Borel.

La crise affecte déjà et affectera durement le secteur agricole, car malgré les paniers-pays (distribués surtout du côté de Basse Terre et de Vx Habitants, tiens donc ! 2 communes dont les maires sont proches de Chalus et en ballotage défavorables !) la consommation des fruits et légumes est déjà en nette diminution, cela signifie que les agriculteurs auront moins de recettes.

Il en va de même pour le secteur marchand, car outre les hypers- marchés, qui ouvrent moyennement et ne font plus leurs chiffres habituels, le commerce tous secteurs confondus et confinés, est déjà en grosse difficulté.

Et le Tourisme ? Le CTIG espérait une belle année 2020. Le rêve du million de touristes s’évanouit, car la croisière, est devenue synonyme de virus, les guadeloupéens l’ont compris. Les « Costa Corona » n’auront plus de croisiéristes à contaminer.

Les hôteliers sont eux aussi à la peine

Le transport aérien ? il est en escale prolongée. Il va subir une incroyable baisse de trafic. Les compagnies telles que Corsair, Jet Blue, Air Belgium… seront contraints de reconsidérer leur politique. Moins de voyageurs, moins de visiteurs, la politique touristique qui semblait être la poule aux œufs d’or, risque d’être mise à mal au moins pour quelque temps.

On peut donc sans rien exagérer passer en revue toute notre économie basée sur l’import Elle est vraiment moribonde, car touchée au cœur : elle se meurt ! Pour la relancer l’État devra mettre la main à la poche… mais si cela se fait et est traité comme pour l’envoi des masques, des lits de réanimation… on a le temps de crever !

Cette situation inédite, quasi imprévisible va générer un taux évident et exponentiel de chômage, car les entreprises impactées ne pouvant pas assurer les salaires sont obligées de dégraisser.

Le Pôle Emploi tourne déjà à plein régime, mais il ne peut en aucune manière satisfaire les demandeurs emplois, car les entreprises pourvoyeuses et confinées, sont déjà pour un grand nombre en grande difficulté.

 D’où viendra la bouffée d’oxygène ?

Les fonctionnaires titulaires ? enfants choyés du système colonial, ne subiront pas directement la crise, car les 40% (jusqu’à quand ?)) sont maintenus, mais tous les prix risquent de flamber. Notre économie de consommation, « survivra » grâce à la paie des fonctionnaires : dramatique !

Autre conséquence : Tout le secteur lié à la bouffe : boulangerie, restauration rapide, mais aussi l’informel (vendeurs de Bokit, de cocos…) subit d’ores et déjà les conséquences de la crise et cela ne risque pas s’arranger

Notre réalité est celle-là : la Guadeloupe connaît au plan économique un scénario catastrophe, il nous faudra des années pour avoir une relance digne de ce nom

Mais relance de quoi ? qui la mettra en œuvre ?

Et c’est là que la politique réapparait.

En 2021, les élections régionales sont normalement prévues, Ary Chalus pourra-t-il redresser la barre ? où trouvera-t-il les moyens ? le budget qu’il devrait voter en urgence suffira-t-il pour redonner un souffle à une économie dévastée ? Quels seront les axes de développement privilégiés ?  Va- t- on rejouer le même film ? faire les mêmes promesses ?

Papa-la-France, lui-même empêtré dans ses difficultés pourra – t-il répondre à toutes les sollicitations ?

Entretemps il y aura eu les municipales : Ary Chalus en sortira-t-il affaibli ou renforcé ? (Basse Terre, Vx Habitants, St Louis, Port Louis etc..) les résultats de ces municipales pèseront lourd sur cette campagne qui se prépare déjà en pleine crise du Covid !!La polémique autour de la commande en Chine de masques par JBL, n’est pas un fait anodin. Pendant le Covid la petite politique continue !

Cette crise sans précèdent, au niveau mondial, devrait nous obliger à changer notre logiciel. La dépendance économique accrue, l’absence d’un tissu industriel à la dimension du pays, le règne sans partage de l’import, la consommation comme « facteur de développement économique « ne générant qu’une balance commerciale toujours déficitaire montrent clairement ses limites.

Nos politiques, qui ont manqué de vista en feront les frais, car la situation sociale va sérieusement s’aggraver.

Domota, qui avait su supplanter les politiques pour obliger l’ARS répondre à des demandes essentielles dans la crise sanitaire, (L’ARS a d’ailleurs déposé un recours au Conseil d’État qui annulera la victoire de l’UGTG) après le Corona, le même Domota sera au front sur le plan social.

Mais les interlocuteurs seront tous unanimes à dire ; A pa la vépasité, sé la pépasité.

Le choc s’annonce déjà très dur.

Le covid a frappé sérieusement un système sanitaire déjà déficient, il a mis en pièces un système économique sous perfusion. L’État colonial n’avait pas pris de vaccin. Si la chloroquine peut parfois sauver quelques vies, elle ne peut rien pour une économie coloniale, qui avait déjà un pied dans la tombe. C’est cela notre réalité, on peut faire semblant de ne pas la voir, mais elle s’impose.

Les obsèques du système actuel sont annoncées, la veillée commence : il ne faut pas simplement se contenter de pleurer et de tendre la main.

Sé on men ka lavé lot !

Réagissez sur : daniknews2@gmail.com

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