Tout cela pour dire que les citoyens Guadeloupéens qui subissent la tyrannie de chef de village, concernant l’eau et autres rackets, a du mal à comprendre l’inertie de l’Etat, et le silence assourdissant de la justice. Pourquoi l’Etat laisse-t-il faire ? Son rôle premier n’est-il pas la protection des citoyens ? Que fait la justice qui a été saisie par plusieurs associations et mis en examen des supposés complices ? Que fait le peuple alors que les médias depuis près de 20 ans, par moult investigations, dénoncent l’inacceptable ? Un état démissionnaire n’est pas un état responsable. Il n’est plus protecteur. Sa faiblesse nous fragilise. Un État démissionnaire abîme l’identité de la nation, ne maîtrise plus la sécurité des personnes. C’est un État qui ne rime plus à rien. Il est vrai que l’apathie de la société civile paraît déroutante.
Saluons cependant le courage et la lucidité de nos parlementaires, alors qu’ils ne sont pas inscrits dans le même parti politique et qu’ils ne nourrissent pas les mêmes ambitions personnelles, dénoncent tous ensemble, le scandale de l’eau. Ils ont ici bien raison, nos défenseurs et représentants du peuple au parlement en dénonçant la complologie abjecte de ceux qui se complaisent dans l’immobilisme. Car l’intérêt du pays doit toujours primer.
Nous appelons ici à un gouvernement ouvert, à une démocratie ouverte (en anglais open government). Pour rappel la démocratie ouverte est une doctrine de gouvernance qui vise à améliorer l’efficacité et la responsabilité des modes de gouvernance publique. Elle établit que les citoyens ont le droit d’accéder aux documents et aux procédures de leurs gouvernements afin de donner aux citoyens les moyens nécessaires pour contrôler, superviser et prendre part aux décisions gouvernementales et locales. La démocratie ouverte vise à promouvoir : la transparence, comme garant de la confiance entre citoyen et politique.
La nouvelle année, c’est le moment des résolutions, des voeux et ce dans plusieurs domaines. Que notre pays devienne enfin un pays de droit. Où tous les citoyens sont égaux devant la loi. Prenons de bonnes résolutions pour 2018 dont la dénonciation de toutes les incompétences et de la tyrannie. Résistons à l’oppression. En droit, une résolution est un anéantissement rétroactif d’un acte juridique pour cause d’inexécution ou de mauvaise exécution. Il est peu de dire qu’en matière de distribution de l’eau, il y mauvaise exécution.
La résistance à l’oppression est le dernier des quatre droits naturels et imprescriptibles garantis en France par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans son article 2, avec la liberté, la propriété et la sûreté. C’est une réaction de défense des gouvernés contre les excès commis par leurs gouvernants. C’est une réaction des individus contre des groupes qui les oppriment, légalement ou non. Et si il est légitime, comme le pensent certains de mes confrères, que ce sont les élus Guadeloupéens qui doivent gérer et régler le problème de l’eau, devront-nous attendre encore 10 ans que les incompétents fassent le boulot ? Non, lorsqu’il y défaillance d’un niveau de décision, il faut en référer au niveau supérieur. En l’occurence, l’Etat doit reprendre la main car notre population n’en peut plus d’exiger de pouvoir bénéficier d’un service essentiel : avoir de l’eau dans les robinets. RJC